SYRIE Damas accusée de cacher des "meurtres de masse" dans un crématorium

AFP - 16 mai 2017 à 07:52 | mis à jour le 16 mai 2017 à 12:49 - Temps de lecture :
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Sur ce cliché daté d’avril 2017, on voit des bâtiments, dont l’un est légendé «prison principale» et l’autre «probable crématorium». Photo AFP
Sur ce cliché daté d’avril 2017, on voit des bâtiments, dont l’un est légendé «prison principale» et l’autre «probable crématorium». Photo AFP

Le département d’Etat américain a dévoilé, lundi, plusieurs photos satellites de la prison de Saydnaya, au nord de Damas, sur lesquelles apparaît un « probable crématorium ».

Les clichés  sont datés d’avril 2017, d’avril 2016, de janvier 2015 et d’août 2013. On y voit des bâtiments, dont l’un est légendé «prison principale» et l’autre «probable crématorium».

«Nous pensons que la construction d’un crématorium est une tentative pour dissimuler l’étendue des meurtres de masse perpétrés à Saydnaya», a accusé le secrétaire d’Etat adjoint pour le Moyen-Orient, Stuart Jones.

"Des accusation infondées"

Sur une photo de janvier 2015, la légende «neige fondue sur une partie du toit» attesterait, selon le diplomate américain, de l’existence d’un «crématorium installé par le régime syrien».

Ces allégations relaient un rapport, photos satellites à l’appui, qu’avait publié en février Amnesty International. L’organisation des droits de l’homme accusait le régime syrien d’avoir pendu 13000 personnes entre 2011 et 2015 dans cette prison de Saydnaya et dénonçait une «politique d’extermination» constituant des «crimes de guerre et crimes contre l’humanité». Amnesty n’avait cependant pas évoqué de «crématorium» et Damas avait contesté un rapport «totalement faux».

Ce mardi, Damas a de nouveau qualifié ces accusations d'"infondées".

Les Etats-Unis exhortent la Russie à faire pression sur son allié

Ces accusations surviennent après la visite le 10 mai à la Maison Blanche et au département d’Etat du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, dont le pays est l’allié militaire de la Syrie.

«Le secrétaire d’Etat Rex Tillerson a été ferme et clair avec le ministre Lavrov : la Russie a une énorme influence sur le président Bachar al-Assad», a martelé la porte-parole du département d’Etat Heather Nauert. L’Américain a demandé au Russe que Moscou «contienne» Damas.

M. Jones n’est pas allé jusqu’à accuser la Russie d’être complice des «crimes de masse» perpétrés précisément à Saydnaya. Mais il a rappelé que «les Etats-Unis avaient exprimé maintes fois leur consternation devant les atrocités commises par le régime syrien».