Facebook est tellement présent sur le Net que la panne qui a affecté le réseau social et plus particulièrement le bouton « J'aime », la semaine dernière, a eu des répercussions sur l'ensemble du cyberespace. C'est ce qu'a révélé Compuware, une entreprise qui analyse les performances des sites web. « L'arrêt de la plateforme a impacté de nombreux autres sites à travers le monde », a indiqué Steve Tack, directeur technique de la société. « Aujourd'hui, on voit bien l'effet de propagation qui découle de l'interconnexion du web », a-t-il ajouté. « On note une différence entre le Net d'une certaine époque, où une panne n'impactait qu'une seule entreprise, avec celui d'aujourd'hui où quand un service important tombe, cela provoque une effet boule de neige pour tous ceux qui gravitent autour. »

Ainsi, la fonction « J'aime » de Facebook est présente sur d'innombrables sites. « La fait que ces boutons ne soient pas disponibles et qu'ils ne fonctionnent pas bien a provoqué des ralentissements sur des sites d'informations, de vente et également chez tous ceux qui utilisent ce service », a expliqué Steve Tack. Les analyses de Compuware ont montré un ralentissement des performances des 20 plus grands sites d'informations et des 60 principaux portails de e-commerce au moment même où Facebook a connu des problèmes.

Temps de chargement doublés

Les temps de chargement des pages web sur les sites d'informations - qui s'élèvent typiquement entre 5 et 7,5 secondes - ont grimpé jusqu'à 12,5 secondes au plus fort de la panne du réseau social. Sur les sites de vente en ligne, ils ont plus que doublé, passant de 2,2 à 5,7 secondes.

Ces longs temps de chargement se sont accompagnés de pics de défaillance sur de nombreux sites web. Sur un portail  multimédia, dont les temps de réponse s'étalent entre 3 à  4 secondes, Compuware a indiqué que ceux-ci avaient pu atteindre 32 secondes le 31 mai. Des lenteurs similaires ont également été découvertes par la société de mesure sur l'un des principaux sites américains de vente qui revendique généralement des temps de réponse de 2 secondes ou moins. Au cours de l'incident, ceux-ci avaient grimpé à 29 secondes.

Ce type de défaillances peut donc coûter cher aux entreprises en ligne. « Notre étude montre qu'au delà de 8 secondes, les internautes partent pour aller sur un site », estime Steve Tack. Ce dernier a également noté que certains sites sont conscients des problèmes potentiels de performance qui peuvent découler de l'intégration d'un widget tiers tels que le bouton « J'aime ». « Si le bouton ne fonctionne pas bien, ils devront l'éteindre pour ne pas affecter les performances de leur site », conseille-t-il. Mais peut-on s'en passer ?