A peine les portes du bureau sont elles franchies ce matin que la tête qu'arborent certains de vos collègues vous mine le moral. Certains ont l'air tristes et mornes et sont venus travailler la mort dans l'âme. Vous qui étiez reparti d'un bon pied, relaxé et enjoué après un été réussi, vous aimeriez poursuivre dans cette voie et aider vos collègues qui vivent mal cette reprise. Pas toujours facile de trouver les bons mots et les postures adéquates, voici trois astuces pour vous aider.
La première chose à faire c'est d'éviter la faute diplomatique qui consiste à confondre empathie et antipathie. Lorsque votre collègue semble complètement blasé et abattu à côté de la machine à café, inutile d'essayer de le convaincre que cette journée est merveilleuse. On l'oublie souvent mais dire à quelqu'un qui vit une émotion pénible (tristesse, colère, peur) que ça n'est pas grave revient à empirer la situation. Non seulement vous montrez à l'autre que vous faites peu de cas de ce qu'il ressent mais en plus vous allez à l'encontre de ses émotions. C'est le fameux "t'inquiète pas ça va le faire" qui agace plus qu'il ne rassérène.
La bonne posture ici est l'empathie et consiste à montrer à l'autre qu'on a perçu son désarroi. Vous pouvez dire à votre collègue "j'ai l'impression que tu n'es pas en forme ce matin, que tu as l'air triste" et écouter ce qu'il ressent sans lui couper la parole ou tenter de le convaincre du contraire.
Reformulez ce que vous avez compris de ses propos et montrez lui que vous respectez la façon dont il vit cette reprise. Il aura alors l'impression d'être considéré avec une grande attention et vous diminuerez sa frustration inhérente à la reprise du travail. Une fois que votre collègue aura livré le contenu de son spleen matinal, vous pouvez l'amener à partager avec vous les bons moments de ses congés et ce qu'il a préféré durant la trêve estivale.
L'idée ici est de l'amener à vivre des émotions positives et à se remémorer de bons moments. Profitez en pour vous entraîner à l'écoute active en relançant votre collègue sans jamais rebondir sur vos propres congés: personne n'apprécie celui qui vient nous soutenir pour nous couper toutes les 20 secondes en évoquant ses propres sujets. Focalisez vous sur votre collègues et sur l'évolution de son état au fur et à mesure de vos échanges: il a commencé avec la tristesse de la reprise et il évolue vers la satisfaction d'avoir passé un bel été.
La deuxième astuce consiste à faciliter la projection de votre collègue dans l'avenir. Vous pouvez lui demander les projets qu'ils auraient envie de mener à bien d'ici la fin de l'année et ce qui lui ferait dire en décembre que l'année 2018 aura été une année professionnelle réussie. Ce faisant, vous permettez à votre collègue de mettre de lui même dans son travail considérant que tout projet engage notre identité. Penser un projet en adéquation avec nos valeurs et nos aspirations nous permet de développer notre motivation intrinsèque et de restaurer notre satisfaction au travail tout autant que notre santé.
La troisième astuce consiste à orienter l'attention de votre collègue sur un autre sujet que sa tristesse passagère. Pour éviter les ruminations et les ressassements, il existe une recette aussi simple qu'efficace: bougez! Concrètement, vous pouvez demander à votre collègue de l'aide pour mener une tâche qui vous tient à cœur, qu'elle soit professionnelle ou personnelle. Il peut s'agir de venir courir avec vous un midi par semaine ou de vous donner un coup de main pour un projet.
En lui demandant son aide vous allez générer un double bienfait: d'un côté vous lui montrez que vous avez confiance en lui et vous le renforcez narcissiquement et de l'autre vous orientez son attention sur un sujet concret qu'il va pouvoir commencer à investir psychiquement, détournant son attention de son coup de blues. Lorsqu'on évoque les besoins fondamentaux de l'être humain en situation de travail (autonomie, compétence et affiliation), on prend conscience qu'à chaque fois qu'on valorise le lien social et le savoir de l'autre, on lui apporte directement deux des trois grands moteurs du bien être au travail.
Enfin, si le cœur vous en dit, vous pouvez déjeuner ensemble et raconter vos péripéties de vacances et toutes vos petites galères avec humour et auto dérision. Certes ça ne changera pas complètement l'état d'esprit de votre collègue mais ça modifiera avec légèreté la représentation manichéenne travail = tristesse et vacances = bonheur. N'oublions pas que le travail est le premier lieu de socialisation à l'âge adulte et que les dernières recherches en psychologie positive nous montrent que la création de liens sociaux est un des meilleurs promoteur de santé et de satisfaction de vie, alors qu'attendez vous pour inviter vos collègues à déjeuner?
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