Menée auprès de 2700 cadres dans 7 pays européens, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, l'Espagne et la Suède, l'étude commandée par Google au cabinet Millward Brown apporte des chiffres clairs: près de 70% des employés utilisent les réseaux sociaux au moins une fois par semaine.

Et les résultats sont édifiants. 75% des cadres interrogés sont ainsi persuadés que ces outils vont avoir une incidence forte sur la stratégie à venir de leur entreprise et affirment même avoir déjà constaté des évolutions significative et positives. L'utilisation des réseaux sociaux permettrait entre autre l'économie de près de deux heures et demi par semaine sur la lecture et l'envoi de mails, sur le partage des idées ou encore sur la recherche d'information pertinente. Les déplacements pour les réunions seraient quant à eux réduits de plus de 25%.

Un gain de temps qui semble engendrer des gains de productivité. Accroissement de 26%  de la rapidité du processus de décision et accélération de 21% du temps de développement d'un produit; ces résultats mènent 67% des professionnels à penser que ces outils collaboratifs offrent aux entreprises qui les utilisent la possibilité de se développer plus vite que celles qui ne les prennent pas en compte.

Pour Morgan Tilly, directeur des projets stratégiques chez INOV'ON, "les réseaux sociaux peuvent être considérés comme une gigantesque machine à café virtuelle qui favoriserait le partage et les rencontres entre des employés provenant de services différents". Un formidable outil selon lui, pour valoriser le travail et développer l'intelligence collective. 

L'addiction aux réseaux sociaux en ligne de mire

Plusieurs questions se posent néanmoins; devant l'addiction causée par les réseaux sociaux hors entreprise tels que Facebook, comment ne pas craindre la forte appétence des salariés au réseau professionnel de l'entreprise et comment ne pas craindre pour la confidentialité des données ?

Bien que n'apportant pas de réponses claires, Eric Haddad, président de Google Entreprise, se dit conscient de cette problématique et assure que cette notion est largement prise en compte pour le développement du réseau professionnel de la firme.

Thierry Happe, président de NetExplo, estime quant à lui que l'évolution sociétale amenant à la démocratisation des réseaux sociaux en entreprise est de toute évidence impossible à arrêter et considère que le bénéfice engendré par les gains de productivités prévaut sur le risque d'addiction. "Je me souviens d'une époque où certaines chaînes de télévision empêchaient leurs journalistes d'utiliser Internet. C'est impensable aujourd'hui" déclare-t-il. Selon lui, les entreprises doivent entamer au plus tôt la mutation au risque de devoir en payer les conséquences dans le futur. "C'est ce qui s'est passé avec les maisons de disque et le téléchargement; on voit bien le résultat aujourd'hui" ajoute-t-il.