L’espéranto, une langue utopique mais peu rentable
Échanger avec des gens de différents pays dans une langue comprise par tous. Voilà la vocation de l’espéranto. Après 129 ans, la langue reste pourtant pratiquée par une minorité.
- Publié le 26-07-2016 à 17h46
Très facile à apprendre, l’espéranto n’est parlé fréquemment que par quelques centaines de milliers de personnes. Même si l’arrivée d’Internet a favorisé de nouveaux adeptes, la langue n’a jamais réellement percé. «L’espéranto n’est là pour s’imposer à personne, souligne Didier Loison, vice-président d’espéranto France, mais il existe pour ceux qui s’y intéressent». Et concrètement, qui s’y intéressent? Des personnes qui souhaitent s’ouvrir à d’autres cultures en communiquant grâce à une langue “neutre”.
Pourquoi alors l’apprentissage de l’espéranto n’est-il pas plus encouragé? “C’est pour des raisons économiques, précise Mme Glady, espérantophone. Apprendre l’espéranto n’est pas rentable ou intéressant pour les entreprises. Les gens ne font pas l’effort d’apprendre une langue neutre à notre époque où l’anglais est plus plébiscité par exemple”. L’Unesco a pourtant voté à deux reprises pour que les pays de l’ONU adoptent des résolutions en faveur de la langue. Mais les gouvernements des différents pays ne semblent pas prêts à encourager véritablement son apprentissage.
Des universités de différents pays, la Chine en tête, proposent pourtant des cours d’espéranto, au même titre que d’autres langues. Mais le problème reste la promotion de la langue.
Quoi qu’il en soit, un congrès mondial est organisé du 23 au 30 juillet à Nitra, en Slovaquie. 1200 participants de 59 nationalités différentes sont attendus avec pour thème “La justice sociale et la justice linguistique”.