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Micro-entrepreneur : 4 questions à se poser avant de se lancer

BONNES FEUILLES // Le régime de la micro-entreprise simplifie les étapes administratives. Mais le futur micro-entrepreneur ne doit pas pour autant minimiser le temps à accorder à la phase de réflexion du projet. 4 questions essentielles à se poser avantde franchir le pas.

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(Shutterstock.com)
Publié le 17 juil. 2019 à 07:26

« Suis-je compétent ? »

Avez-vous vraiment pris toute la mesure de votre nouvelle activité ? Sans doute – c’est du moins un préalable qui nous paraît indiscutable – possédez-vous une bonne connaissance des produits que vous comptez vendre ou une bonne pratique des prestations que vous allez proposer. Mais la maîtrise du métier ne fait pas tout : vous sentez-vous à l’aise avec tout le déroulé d’une démarche commerciale (prospection, argumentation, relance, négociation, etc.) ? Saurez-vous convaincre clients et fournisseurs de vous accorder leur confiance ? Connaissez-vous les processus de décision, les contraintes réglementaires et les bonnes pratiques du secteur d’activité dans lequel vous allez vous lancer ? Êtes-vous familier avec l’élaboration d’un plan de financement et les calculs de seuil de rentabilité et de marge commerciale ? Un technicien, un commercial ou un administratif reconnu pour ses compétences et ses performances au sein de l’entreprise ne devient pas spontanément un bon entrepreneur individuel qui va devoir s’occuper de tout et, la plupart du temps, tout seul. (...)

« Combien me faut-il pour démarrer ? » 

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La question est cruciale : avez-vous les moyens de vos ambitions ou devrez-vous emprunter de l’argent ? Dressez un tableau similaire à notre exemple ci-après pour connaître vos besoins en financement. Si le Total 1 est supérieur au Total 2, il vous faudra prendre des décisions importantes : augmenter votre apport, réduire vos dépenses en phase de démarrage, emprunter plus, etc. Maniez le recours à l’emprunt bancaire avec prudence : en tant que micro-entrepreneur, vous engagez votre responsabilité individuelle. C’est l’ensemble de votre patrimoine familial qui peut être menacé. Si un prêt bancaire s’avère indispensable malgré tout, soyez particulièrement attentif au coût global du crédit que la banque vous accorde (ne vous focalisez pas simplement sur le taux effectif global) et sur les garanties qu’elle exige en contrepartie.

« Mon projet est-il compatible avec les contraintes du statut de micro-entrepreneur ? »

(...) La facilité de mise en oeuvre et la souplesse du régime de la micro-entreprise sont encadrées par un certain nombre de limites fiscales et réglementaires. Avant de vous déclarer micro-entrepreneur, il n’appartient qu’à vous de vous assurer que votre projet est cohérent par rapport à ces contraintes : avez-vous intégré que les recettes seront plafonnées, que vos dépenses seront non déductibles de votre revenu imposable, que vos achats s’effectueront en « TTC » sans possibilité de récupérer la TVA (sauf à atteindre un certain niveau de chiffre d’affaires) et que, entre autres, vos trimestres de retraite ne seront validés qu’à condition de réaliser un chiffre d’affaires minimum ? Quid de votre activité professionnelle : est-elle soumise à une réglementation (obligation de diplômes et/ou de garanties financières) ou à une obligation d’assurance ? Êtes-vous conscient du fait qu’il est presque inconcevable d’embaucher ou de réaliser de gros investissements ? En assimilant les contraintes liées au statut de micro-entrepreneur bien en amont du lancement de votre activité, vous éviterez de rejoindre la cohorte d’entrepreneurs individuels qui se lancent « bille en tête » avant de découvrir, une fois en activité, que leur champ d’action est limité par la loi.

« Un assureur est-il prêt à me suivre ? »

Pour la plupart des micro-entrepreneurs, assurer leur activité professionnelle représente une dépense  immédiate pour un bénéfice lointain et peut-être improbable. De plus, il faut démarcher les compagnies et les mutuelles d’assurances, prendre rendez-vous, présenter à chaque interlocuteur son activité, comparer les devis, remplir des formulaires, etc. Autant de raisons de repousser cette démarche à plus tard. Il s’agit pourtant d’un poste de dépense dont il faut se soucier dès la conception de votre projet.

En tant qu’entrepreneur individuel, rappelons-le, votre responsabilité personnelle est engagée : si un client lésé vous assigne devant les tribunaux et obtient dommages et intérêts, vous devrez l’indemniser avec votre propre argent à défaut de pouvoir faire jouer la garantie  d’un assureur. L’assurance est même une obligation lorsqu’il s’agit d’exercer certains métiers réglementés (bâtiment, mécanique auto, services à la personne, etc.).

Retrouvez dans le livre duquel est extrait ce texte d'autres questions : « Qu'est-ce qui me motive ?», « Ai-je suffisamment confiance en moi ?», « Suis-je prêt à prendre le temps ? », « Suis-je bien préparé ? », « Et si je reprends un emploi salarié ? ».
Les auteurs : Ancien journaliste, Gilles Daïd est artisan micro-entrepreneur dans le secteur agroalimentaire. Avec le journaliste Pascal Nguyen, il est l'auteur de plusieurs ouvrages dédiés à l'entrepreneuriat et à la formation tout au long de sa vie. Ce texte est extrait de leur ouvrage commun « Le Guide pratique du Micro-entrepreneur », paru aux Editions Eyrolles le 16 mai 2019, 16 euros, 272 pages.

Gilles Daïd et Pascal Nguyen

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