VOLUME 1 no 4 | 25 mai 2023

La négociation s'intensifie

Un mois et demi après l’échéance des conventions collectives du secteur public, les négociations entrent dans une nouvelle phase avec l’accélération des travaux à la table de négociation sectorielle, portant sur vos conditions d’exercice et de pratique.

Jusqu’à tout récemment, la partie patronale limitait ses disponibilités à une demi-journée toutes les trois semaines. Un rythme loin d’être favorable à des échanges constructifs! Nos vis-à-vis patronaux s’engagent désormais à poursuivre les travaux une journée par semaine.

Les présentations des dépôts syndicaux et patronaux sont terminées à la table sectorielle et les travaux entrent maintenant dans une phase d’échange, au cours de laquelle votre équipe de négociation tentera d’obtenir le plus de gains possible dans le cadre de nos revendications tout en contrant les demandes de l’employeur pour précariser certaines de vos conditions, notamment au sujet de la durée de la semaine de travail.

Prime de 900 $ à la DPJ : l’arrogance du gouvernement dans toute sa splendeur

Le 5 mai dernier, une directive administrative a été décrétée par le ministre Lionel Carmant afin d’accorder une prime de 900 $ aux intervenant·e·s du secteur de l’évaluation et de l’orientation à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) pour couvrir le coût d’adhésion aux ordres professionnels.

Le remboursement de ces cotisations fait partie des revendications portées par votre équipe de négociation à la table sectorielle mais le gouvernement y a répondu avec une offre se limitant uniquement à ce secteur.

Cette ouverture a été jugée nettement insuffisante par votre Conseil national de négociation. Nous étions prêt·e·s à explorer cette proposition si elle s’était étendue à l’ensemble du personnel des centres jeunesse comme projet pilote, avant de l’élargir aux autres secteurs de la santé et des services sociaux dans le cadre de la présente négociation.

Devant notre refus d’entériner une proposition insatisfaisante, le gouvernement a procédé seul en créant une directive administrative. Ce faisant, il contrevient au Code du travail et fait preuve d’arrogance en imposant sa volonté sans considération pour les besoins et les demandes des travailleur·euse·s. En modifiant les conditions de travail en pleine négociation, le ministre Carmant tente de court-circuiter le processus plutôt que de faire des concessions. Votre équipe de négociation était pourtant prête à discuter, rien ne justifie un tel décret.

Nous analysons présentement la directive ministérielle et les recours légaux possibles pour faire respecter votre droit à une négociation libre, juste et de bonne foi. Nous expliquerons prochainement les démarches entreprises.

Le point sur les offres en santé mentale

En février la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, avait annoncé qu’une proposition particulière serait déposée concernant les services en santé mentale, notamment la rémunération des psychologues du réseau public. Il a fallu attendre jusqu’au 27 mars dernier pour en connaître les détails. Votre équipe de négociation a analysé la proposition et travaille à obtenir la meilleure entente possible. La proposition de Mme LeBel est-elle vraiment si généreuse?

Actuellement, la proposition gouvernementale sur la rémunération des psychologues constitue :

  • une avance sur le règlement des plaintes en maintien de l’équité salariale datant de 2015 (soit une augmentation salariale de 7,5 %), ce que les organisations syndicales revendiquent depuis des mois et qui se règle normalement en dehors de la négociation,
  • une diminution de la prime de rétention pour les psychologues travaillant à temps plein, passant de 9,6 % à 7,5 %,
  • l’abolition de la prime de rétention de 4,1 % pour les psychologues travaillant à temps partiel,
  • un rehaussement obligatoire de la semaine de travail à 37,5 heures.

La proposition gouvernementale pour les psychologues, en ce sens, est en deçà des demandes syndicales actuelles. Rappelons que les revendications salariales du Front commun

  • avoisinent les 21,6 % sur trois ans, en tenant compte des prévisions d’inflation du gouvernement,
  • visent la bonification des échelles salariales,
  • s’ajoutent aux demandes de règlement des plaintes de maintien de l’équité salariale.

En plus d’une bonification de la rémunération des psychologues, le gouvernement propose de mettre à contribution les personnes détenant les titres d’emploi suivants pour l’identification en première ligne des signes et symptômes associés aux troubles mentaux :

  • travailleur·euse social·e;
  • psychoéducateur·rice
  • ergothérapeute;
  • agent·e de relations humaines;
  • criminologue;
  • sexologue clinicien·ne;
  • conseiller·ère en orientation.

Dans son offre, le gouvernement propose également un rehaussement volontaire de la semaine de travail à 37,5 heures par semaine et le remboursement du coût du permis de psychothérapeute et des frais de formation afférents pour les personnes détenant ces titres d’emploi.

Il est important de mentionner qu’à l’heure actuelle la proposition gouvernementale n’a été ni acceptée, ni refusée. Les négociations se poursuivent pour obtenir la meilleure entente possible, et l’ensemble des membres seront consulté·e·s sur une proposition globale lorsque les échanges auront permis d’arriver à une entente de principe.

Vers une intensification de la mobilisation

Devant la lenteur des échanges et la fermeture du gouvernement aux revendications syndicales, le Conseil général de l’APTS a adopté à l’unanimité un mandat d’intensification des moyens de pression le 20 avril dernier, à l’instar de nos partenaires de la CSN, de la CSQ et de la FTQ. Fort de ce mandat, le Front commun mènera au cours des prochaines semaines des actions aux quatre coins du Québec.

À mettre à votre agenda!

Une grande manifestation nationale aura lieu à Montréal le 23 septembre prochain si les travaux aux tables de négociation ne permettent pas d’arriver à une entente d’ici là.

L’APTS se prépare également, tout comme ses partenaires du Front commun, à franchir les différentes étapes menant à l’acquisition du droit de grève. L'objectif est de s'assurer d'avoir en mains toutes les cartes et les leviers nécessaires si le gouvernement nous force à y avoir recours.

Restez à l’affût des invitations que vous recevrez de votre équipe locale APTS, les prochains mois s’annoncent riches en action!

Détails de la manifestation

Votre équipe de négociation