Comme à chaque fois qu’une baisse du chômage est annoncée, de nombreux commentateurs ont dénoncé une entourloupe du gouvernement. Celui-ci n’aurait réussi à faire baisser le chômage qu’en durcissant la politique de radiation de Pôle emploi, afin de « sortir » artificiellement des dizaines de milliers de demandeurs d’emploi des statistiques.
Cet argumentaire est totalement trompeur en ce qui concerne le taux de chômage communiqué le 13 février. En effet, cet indicateur n’est pas calculé à partir des chiffres de Pôle emploi, mais sur la base des sondages de l’Insee auprès de la population, en suivant la méthode du Bureau international du travail (BIT), uniformisée au niveau mondial.
On peut, en revanche, légitimement se poser la question en ce qui concerne le nombre de demandeurs d’emploi, sur lequel le gouvernement communique également. Ce chiffre est, lui, construit par la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), une division du ministère du travail, en comptant le nombre d’inscrits à Pôle emploi. Faire du zèle en radiant davantage de demandeurs d’emploi permettrait donc de minorer ce chiffre, pour donner l’illusion d’une amélioration de la situation de l’emploi.
Cette accusation est toutefois largement infondée, comme l’ont déjà expliqué nos confrères de Libération : si le contrôle des chômeurs a effectivement été renforcé ces dernières années, le nombre de radiations administratives prononcées par l’institution n’a pas augmenté.
En réalité, les radiations sont responsables d’à peine 20 % des sorties des listes de Pôle emploi. Le plus souvent, les chômeurs cessent d’« actualiser » leur situation, soit parce qu’ils se découragent, soit parce qu’ils ont trouvé un emploi mais oublient de le déclarer.
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