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Révolution numérique : moins de 10 % des emplois sont menacés en France

¤ Moins de 10 % des emplois sont menacés par la robotique, l'intelligence artificielle et les technologies liées à Internet. ¤ Mais près de un sur deux a de fortes chances d'être transformé, prévient le Conseil d'orientation pour l'emploi.

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Par Alain Ruello

Publié le 12 janv. 2017 à 01:01

Robotique, intelligence artificielle, Internet des objets ou encore Big Data : le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) se jette à son tour dans le difficile exercice consistant à évaluer l'impact de ces technologies très en vogue sur le marché du travail. Combien de destructions d'emplois ? D'emplois maintenus mais dont le contenu va évoluer ? Quels sont les métiers promis à disparaître ou à muter ?

A ces questions, le COE, organisme de réflexion placé sous l'autorité du Premier ministre, répond de manière plutôt rassurante : moins de 10 % des emplois sont « exposés » parce qu'ils « cumulent de manière importante des caractéristiques qui les rendent vulnérables ». Comme l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) auparavant, qui arrivait au chiffre de 9 %, le COE écarte donc le scénario noir qui verrait des hordes de robots ou de logiciels balayer les humains sur leur lieu de travail. « Seule une faible part des emplois a un indice d'automatisation élevé », résume-t-il, même si ces « moins de 10 % » représentent tout de même 1,49 million d'emplois, là où une extrapolation du pourcentage de l'OCDE à la population active aboutit à 2,6 millions.

Cette différence démontre la difficulté à bien appréhender le phénomène. Si l'on s'en tient à l'étude du COE, qui descend plus loin dans l'analyse, les métiers les plus concernés, parce que les plus représentés en volume, sont divers, pour beaucoup peu qualifiés et manuels. Dans le trio de tête du peloton, on retrouve les agents d'entretien (320.215), les ouvriers qualifiés des industries de process (95.545) ou encore les ouvriers non qualifiés de la manutention (86.000).

Pour arriver à ce chiffre, le COE a exploité les données tirées de la dernière enquête de la Dares (ministère du Travail) sur les conditions de travail, mais en cherchant à aller plus loin que toutes les études précédentes. En plus d'une estimation des emplois « exposés » et d'une déclinaison par métiers, son étude a mesuré la proportion des emplois touchés par métier. Résultat : près d'un emploi sur deux est susceptible de voir son contenu évoluer sous l'effet de la robotisation et de la numérisation. Les agents d'entretien sont encore les plus nombreux en volume, devant les conducteurs de véhicules et les aides à domicile et ménagères. « L'hypothèse d'une destruction massive d'emplois est loin d'être avérée, conclut le COE. Mais il est clair que les innovations en cours vont être à l'origine d'une profonde transformation des emplois existants. » Il faudra par ailleurs bien évidemment aussi compter sur les nouveaux emplois susceptibles d'être générés par ces bouleversements technologiques. Le COE juge le « potentiel de créations réel, mais son ampleur est difficile à quantifier ». Il faut miser sur des créations d'emplois directs, avec un potentiel « significatif » dans le numérique et « plus mesuré » dans la robotique. Les effets indirects, liés aux gains de productivité et aux innovations de produits, sont encore plus difficiles à appréhender.

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À noter

Le COE prévoit une suite à son étude au printemps sur les enjeux en termes d'évolution de compétences.

Alain Ruello

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