(BFM Bourse) - L'Euro stoppait l'hémorragie ce lundi face au Dollar, vers les 1,0660$, à l'aube d'une semaine particulièrement riche en publications statistiques. Pour rappel, l'Euro a subi la semaine passée un reflux très significatif, depuis ses plus hauts en séance lundi à 1,0906$, le billet vert apparaissant de nouveau beaucoup plus "rémunérateur" à terme aux yeux des cambistes.

En particulier, les chiffres montrant la semaine passée un ralentissement de l'inflation en Zone Euro ont pénalisé la monnaie unique. Pour rappel, les prix à la consommation en Zone Euro, hors alimentation et énergie, les prix n'ont progressé que de 0,7% sur le mois, en rythme annualisé, contre 0,8% envisagé en moyenne par les économistes, et 0,9% précédemment.

De quoi influencer les salles des marchés dans leurs scénarios prédictifs sur la politique de la Banque Centrale Européenne sur l'année 2017, et donc de rediriger le curseur vers la poursuite d'une politique ultra accommodante de ce côté-ci de l'Atlantique. A l'issue de la réunion d'avril, l'option du "statu quo", sur les taux proprement dits, prend encore plus de corps. Et ce même si M. Coeuré, membre du Directoire de la B.C.E., a cru bon ce lundi de mettre en garde les acteurs économiques, sur le fait que cette politique économique ultra accommodante ne durera pas éternellement, en insistant notamment sur le poids qu'elle fait peser sur les marges du secteur bancaire.

De l'autre côté de l'Atlantique, le son de cloche n'est pas le même, et le scénario d'une série de quatre hausses de taux directeurs sur l'ensemble de l'année 2017 reste crédible. Surtout depuis les chiffres définitifs de la croissance du P.I.B. américain sur l'année passée. Fait intéressant, Eric Rosengren, président la "Reserve" de Boston, connu pourtant pour ses prises de position accommodantes, a penché pour quatre relèvements de taux fédéraux cette année.

C'est cette différence d'attitude, de rapport de force, qui rend aux yeux des cambistes, dans l'immédiat, le Dollar potentiellement plus rémunérateur que l'Euro.

Au chapitre macroéconomique, l'indice PMI manufacturier pour l'ensemble de la Zone Euro est ressorti en ligne avec les attentes moyennes des économistes, à 56,2. Le taux de chômage, en légère baisse à 9,5% de la population active, est ressorti également en ligne avec le consensus.

La semaine sera dense en statistiques importantes de part et d'autre de l'Atlantique, avec en particulier en point d'orgue, en fin de semaine, le rapport officiel sur l'emploi américain. Les cambistes auront un avant-goût mercredi, deux jours avant, avec la publication de la très suivie enquête sur l'emploi au sens du cabinet privé en ressources humaines ADP (Automatic Data Process).

A suivre ce jour, outre Atlantique, les dépenses de construction à 16h00, ainsi que l'indice PMI manufacturier (ISM) à 16h00 également.

A la mi-journée, l'Euro se traitait sur le marché des changes contre 1,0660$ environ.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Aucun changement sur le plan graphique. Le biais de court terme est puissamment baissier sur la paire de devises, mais la mise en place d'une position short sur ces niveaux n'est pas judicieuse, le point d'entrée n'étant pas satisfaisant. L'attente d'un point d'entrée permettant de profiter d'un rebond technique, qui ne manquera pas d'être significatif en ampleur, est la stratégie à privilégier, en terme de gestion des risques.

PREVISION MOYEN TERME

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).

Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.0600 USD et la résistance à 1.0825 USD.

GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES