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J’ai lu d’un trait « Dans l’œil du pigeon » de Luc-Alain Giraldeau. Une œuvre d’une grande érudition : l’œuvre d’un grand érudit. Au fil d’une écriture limpide, précise jamais revêche, nous reprenons à rebours l’histoire de l’évolution, des premières manifestations de la vie sur Terre, jusqu’au lecteur qui en résulte. 
 

Dès le début, un passage a attiré mon attention, il concerne les circonstances de l’apparition de la vie sur Terre. Évoquant l’ancêtre primordial du vivant il est écrit qu’il est le fruit « d’un événement physico-chimique improbable, d’une molécule qui aurait eu la propriété d’assembler spontanément des éléments capables d’en faire une copie. Un tel événement semble si incongru qu’il ne se serait produit qu’une fois, sur une seule planète : la nôtre. » Ce passage me rappelle mon premier texte de blogue ou je mettais la pédale douce, avec un argumentaire probabiliste, pour suggérer qu’il n’y avait rien ailleurs. Nous n’étions que le fruit d’un incroyable hasard dans un univers trop jeune pour que les dés aient été jetés au loin avec le même résultat : l’apparition de la matière vivante.

À l’époque on m’avait reproché, à juste titre, d’être mi-figue mi-raisin. Je ne voulais pas trop heurter les sensibilités et plonger le lecteur dans une angoissante solitude existentielle. Aujourd’hui je crois toujours que la vie n’est apparue qu’à un seul endroit dans l’univers, et que cela ne s’est pas reproduit nulle part une deuxième fois. Ce qui ne m’empêche pas de croire que l’univers est foisonnant de vie.

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Les auteurs de films de science-fiction ne seront pas mis au chômage. Une explication SVP ! Bien que la vie n’est apparue qu’une seule fois, rien ne l’empêche de s’être propagée, d’avoir pollinisé un peu partout. On parle ici de panspermie. On saura bientôt, si on a découvert quelque chose qui grouille ailleurs, si nous sommes véritablement d’une même arborescence. En attendant, « Dans l’œil du pigeon », nous offre matière à réfléchir sur notre place sur cette petite planète en nous offrant un remarquable portrait de famille.

Un autre passage m’a fait sourire à la page 115, Luc-Alain Giraldeau mentionne qu’une exoplanète, Gliese 581 pourrait abriter la vie. Or, dans mon livre « En route vers les étoiles » le vaisseau migratoire prend précisément la direction de Gliese 581. Un autre effet du hasard, comme si ce n’était pas assez, les deux livres se sont mérités un prix Hubert-Reeves 2017.

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