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Emmanuel Macron tente de se tailler une stature de présidentiable à New York

Le candidat à l’élection présidentielle, aux Etats-Unis pour quarante-huit heures, a eu du mal à esquiver les questions sur sa rivalité avec Manuel Valls.

Par  (New York, correspondant)

Publié le 06 décembre 2016 à 11h23, modifié le 06 décembre 2016 à 11h23

Temps de Lecture 2 min.

Emmanuel Macron le 5 décembre à New York.

Difficile de s’éloigner des contingences nationales le jour où le premier ministre sous lequel on a servi annonce sa candidature à l’élection présidentielle. En visite à New York pendant quarante-huit heures, Emmanuel Macron, lui aussi candidat mais sans passer par la case primaire, a eu du mal à esquiver les questions sur sa rivalité avec Manuel Valls, malgré l’éloignement avec Paris. « Je ne vais pas faire ici de commentaires de politique nationale », a répondu sèchement le fondateur du mouvement En Marche !, lors d’une conférence de presse, lundi 5 décembre. Qu’on se le dise, l’ex-ministre de l’économie est avant tout venu aux Etats-Unis pour peaufiner sa stature présidentielle et lever quelques fonds.

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M. Macron a toutefois affirmé que la candidature du premier ministre ne changeait pas la donne pour lui. « Je n’ai pas pour habitude de prendre mes décisions en fonction des autres », a-t-il déclaré peu avant de rencontrer 400 Français de l’étranger réunis à l’université de New York, quand son mouvement compterait 1 200 adhérents aux Etats-Unis.

Interrogé sur la question de sa participation à la primaire de la gauche, M. Macron a redit sa volonté de se tenir à l’écart. « Je ne vais pas changer de position. Cela serait extraordinairement malhonnête à l’égard de ceux qui, venant de sensibilités multiples, m’ont rejoint sur une proposition claire et loyale. »

Après une rencontre avec le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, une soirée de levée de fonds avait été organisée la veille par Renaud Dutreil, l’ex-ministre des PME sous Jacques Chirac, devenu aujourd’hui entrepreneur et soutien de la première heure de M. Macron. Ce dernier a justifié sa démarche en expliquant que, contrairement aux partis politiques classiques, En Marche ! ne pouvait prétendre aux dotations publiques. « J’ai aujourd’hui plus de 10 000 donateurs de 1 euro à 7 500 euros, ce qui est le plafond légal. Contrairement à ce que beaucoup ont dit, je ne dépends pas de tel ou tel financeur. Quand vous en avez plus de 10 000 et que c’est plafonné, vous n’êtes pas dépendant d’un donateur en particulier. Je le fais à New York, à Paris, à Aurillac ou à Cahors, partout où je passe », a-t-il insisté.

L’autre but de son voyage aux Etats-Unis était de prendre un peu de hauteur. « Si je suis ici, à New York, c’est que, contrairement à beaucoup de décideurs politiques français, je pense que quand on s’engage dans une campagne présidentielle, les sujets internationaux sont structurants », a-t-il affirmé. A son agenda, pourtant, peu de rencontres officielles, hormis un entretien avec le futur secrétaire général des Nations Unies, Antonio Gutterres. En revanche, si « des contacts ont été établis » avec la future administration Trump, M. Macron a glissé que « pendant cette période de transition il fallait être précautionneux », promettant que des échanges auront lieu, une fois l’équipe en place.

  • Comme il est suave, Emmanuel. Et sexy. Alangui dans son canapé blanc, dans la moiteur de son bureau de Bercy, le tout jeune ministre de l’économie a sorti sa chemise en lin de son pantalon et déboutonné son col button down. Il se plaît même à exhiber, en plein été, ses aisselles à la face du monde. Après tout, de quoi pourrait bien avoir peur un homme qui joue du piano, danse le tango, et a fait l’acteur, avant de devenir assistant du philosophe Paul Ricœur puis associé gérant chez Rothschild ? Certainement pas d’une auréole.

    Août 2014, auréolé de succès

    Comme il est suave, Emmanuel. Et sexy. Alangui dans son canapé blanc, dans la moiteur de son bureau de Bercy, le tout jeune ministre de l’économie a sorti sa chemise en lin de son pantalon et déboutonné son col button down. Il se plaît même à exhiber, en plein été, ses aisselles à la face du monde. Après tout, de quoi pourrait bien avoir peur un homme qui joue du piano, danse le tango, et a fait l’acteur, avant de devenir assistant du philosophe Paul Ricœur puis associé gérant chez Rothschild ? Certainement pas d’une auréole. Elodie Gregoire/REA

  • Le jeune homme pressé n’a pas encore accouché de sa loi, mais, déjà, on tente de lui faire porter le chapeau de bien des crispations sociales. Ici, Emmanuel Macron, coiffé d’une casquette de type 5 panel, concurrente de la légendaire base-ball, visite le site d’Alstom Transport à Belfort pour garantir aux salariés qu’il n’y aura aucun licenciement. Crédible ? Il faut faire confiance aux jeunes. Même à ceux qui portent des casquettes.

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    Le jeune homme pressé n’a pas encore accouché de sa loi, mais, déjà, on tente de lui faire porter le chapeau de bien des crispations sociales. Ici, Emmanuel Macron, coiffé d’une casquette de type 5 panel, concurrente de la légendaire base-ball, visite le site d’Alstom Transport à Belfort pour garantir aux salariés qu’il n’y aura aucun licenciement. Crédible ? Il faut faire confiance aux jeunes. Même à ceux qui portent des casquettes. Francois Lafite/Wostok Press

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    À quoi peut bien penser Emmanuel Macron en ne se rasant plus chaque matin ? À demain, évidemment. Désormais en rupture avec Hollande et Valls, le ministre entrevoit déjà son départ du gouvernement. Faut-il vraiment s’étonner que ses collègues refusent désormais de lui faire la bise ? Chesnot/Getty Images

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    Emmanuel est désormais « au-dessus des partis », comme on dit. Ni de gauche ni de droite, il vient de lancer En marche ! et, de fait, il marche. Seul ? Non, le jeune homme est épaulé par Brigitte, son épouse, avec qui il semble tout partager, y comprit son dressing. Blazer (poches à rabat pour elle, poches plaquées pour lui), chemise blanche (en seersucker pour elle, à col bande pour lui), jeans artificiellement usés (moche pour elle, moche pour lui) et lunettes de soleil (Moscot Lemtosh pour elle, Persol 649 pour lui) : qui se ressemble s’assemble, n’est-ce pas ? Sébastien Valiela/Bestimage

  • Ça y est, Emmanuel Macron vient de démissionner du gouvernement. Bientôt, il annoncera sa candidature à la présidentielle. Afin de plaire aux électeurs, il file donc au Salon de la coiffure pour se faire raser en toute discrétion devant une meute de photographes. L’opération de com’ est belle. Mais l’ancien ministre, victime d’une coupure au menton, passera le reste de la journée à saigner. Alors que le recours à un simple bâton hémostatique aurait pu régler le problème en quelques instants. Au fond, c’est toujours la même histoire : quand on est jeune,on manque d’expérience.

    Septembre 2016, sur le fil du rasoir

    Ça y est, Emmanuel Macron vient de démissionner du gouvernement. Bientôt, il annoncera sa candidature à la présidentielle. Afin de plaire aux électeurs, il file donc au Salon de la coiffure pour se faire raser en toute discrétion devant une meute de photographes. L’opération de com’ est belle. Mais l’ancien ministre, victime d’une coupure au menton, passera le reste de la journée à saigner. Alors que le recours à un simple bâton hémostatique aurait pu régler le problème en quelques instants. Au fond, c’est toujours la même histoire : quand on est jeune,on manque d’expérience. Chesnot/Getty Images

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Si l’ex-ministre de l’économie a assuré, lors d’une conférence devant des étudiants de l’université de Columbia, la nécessité de renforcer les liens transatlantiques, il a également fait part de ses préoccupations face à la nouvelle administration américaine. « Si les Etats-Unis décidaient de se désengager de l’accord de Paris sur le climat, ce serait un affaiblissement de notre initiative alors même que c’est un enjeu absolument décisif », a-t-il souligné. « La confirmation d’un désengagement américain des théâtres d’opérations du Proche et Moyen-Orient, une relation avec la Russie qui reste peu claire et des initiatives diplomatiques peu prévisibles doivent aussi nous conduire à être vigilants », a-t-il ajouté. Quant aux traités de libre-échange, il a estimé que « la conversation transatlantique n’est pas morte. Mais si elle était reprise d’un commun accord, elle devrait l’être sur des bases beaucoup plus claires, plus transparentes et plus démocratiques ».

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