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E-santé : le marché français doit encore se structurer

Malgré un riche tissu de start-up, la France est handicapée par le manque de soutien politique à l'innovation en santé, selon un rapport.

Par Solveig Godeluck

Publié le 9 févr. 2016 à 01:01

En matière d'e-santé, l'heure n'est pas encore au cocorico. Alors que le gouvernement vient d'allouer 340 millions d'euros à un fonds pour les start-up du secteur, une étude menée par le Pôle interministériel de prospective et d'anticipation des mutations économiques (Pipame) montre qu'il y a un fossé entre les ambitions et la réalité. Loin derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, la Corée du Sud, la France fait partie des pays « moyennement avancés », jugent les auteurs de ce rapport, qui doit être dévoilé mardi lors des Rendez-vous de l'e-santé du syndicat des industriels du dispositif médical (Snitem).

L'Hexagone n'a pas créé de champions internationaux de l'e-santé malgré l'excellence de son système de santé. En dépit aussi du dynamisme de ses start-up, plus marqué qu'outre-Manche. Les « petits poucets » n'ont pas grandi et les expérimentations n'ont pas évolué. Gare à ne pas se laisser prendre de vitesse dans l'e-santé, préviennent les auteurs : « Le risque est que l'on préfère alors des solutions étrangères qui ont pu se déployer sur des marchés plus précoces. »

En 2014, le marché français de l'e-santé était évalué à 2,7 milliards d'euros, soit 28.000 à 38.000 emplois. Les spécialistes des systèmes d'information se taillent la part du lion : 2,36 milliards d'euros. Les 340 millions d'euros restants proviennent de la télésanté : prise de rendez-vous sur Internet (Doctolib), communautés de patients (Carenity), objets connectés (Withings)... Le sous-marché de la télémédecine, avec les consultations à distance et les dispositifs médicaux communicants (Feetme) ne pèse que 140 millions d'euros. Mais les start-up françaises de télémédecine pèsent 40 % des nouveaux appareils de mesure référencés sur le marché.

La télémédecine freinée

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« Le choix de la transition numérique n'est pas totalement assumé et cela transparaît dans les hésitations apparentes de la décision politique depuis dix ans », critique l'étude. Il y a bien eu des initiatives publiques, mais le soufflé est à chaque fois retombé. Le dossier médical personnel, lancé en 2004, « a subi les aléas de pilotage et de soutien politiques » et a fait un flop. Les « territoires de soins numériques » ont permis d'expérimenter la téléconsultation, mais on attend leur pérennisation. De plus, seuls les actes de téléradiologie sont pris en charge.

Pour aller de l'avant, estiment les auteurs du rapport, il faudra lever les freins à la télémédecine, et définir rapidement une feuille de route gouvernementale sur la santé numérique.

S. G.

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