Villefranche Face à la concurrence d’internet, une agence matrimoniale résiste

Société. On les croyait ringardisées par internet, voire disparues… Certaines agences de rencontres font pourtant de la résistance. Illustration à Villefranche avec Unicentre (Gap Conseil), la dernière agence encore joignable par l’annuaire des Pages jaunes.
De notre correspondante Marie-Noelle Toinon - 11 nov. 2015 à 05:00 - Temps de lecture :
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Le plus souvent, la solitude est au cœur de la démarche.  Photo d’illustration Simon Daval/MAXPPP
Le plus souvent, la solitude est au cœur de la démarche. Photo d’illustration Simon Daval/MAXPPP

Isabelle Ruch n’y va pas par quatre chemins : « Les gens en ont marre du virtuel et des arnaques ! ». À 44 ans, cette ancienne DRH est à la tête de la dernière agence de rencontres de Villefranche. D’autres n’ont pas résisté aux sirènes numériques…

« Chez nous, on ne triche pas »

Conseil relationnel. Tout est dit. D’emblée la directrice de cette concession installée à Villefranche et Mâcon insiste sur cet aspect de proximité. « Il s’agit de mettre en relation des gens en attente ».

Mais les sites qui foisonnent sur Internet ne proposent-ils pas le même service ? « Chez nous, on ne triche pas ! Tout commence par un entretien de 2 heures au cours duquel on creuse. J’amène les gens à parler de leur vécu, de leurs goûts, mais aussi de leur projet de vie ».

D’où la formation en psychologie humaine appliquée, requise pour gérer un cabinet de cette enseigne.

De tous les âges et de tous les milieux

Mais au-delà de la psychologie, on sent que ce travail requiert de la diplomatie : « Je fais 90 % de mes contrats à domicile. Pour des raisons de confidentialité, et surtout pour être au plus près de l’environnement de la personne. Il faut faire du sur-mesure. Avec l’humain, rien n’est calibré ! Le cœur de mon travail c’est le conseil. J’oserais dire qu’on est aux sites de rencontres sur Internet ce que le petit commerce est aux grandes surfaces ».

Et pour prouver que les agences comme la sienne ont encore de beaux jours devant elles, Isabelle Ruch tente cette comparaison en guise d’argument imparable : « Vous avez vu, Amazon ouvre des boutiques de proximité… ».

« Parfois, les enfants téléphonent pour leurs parents »

Qui sont les adhérents de ce type d’agences ? « Tous les âges, tous les milieux. Actuellement, sur une centaine d’adhérents, les âges vont de 31 à 85 ans. Mais la grosse proportion, ce sont les 40-70. De plus en plus de jeunes viennent s’inscrire en avouant avoir perdu deux ans avec internet… ».

Autour de la quarantaine, ce sont souvent des hommes qui font la démarche : « Ils ont tout misé sur le travail et n’ont pas pris le temps d’envisager une vie de couple stable. D’autres viennent de divorcer. Et quand la femme a la garde des enfants, ce n’est pas elle qui pense à sa vie personnelle… »

Pour les plus âgés, ce sont parfois les enfants qui téléphonent pour leurs parents. Mais le plus souvent, la solitude est au cœur de la démarche : « Autrefois, les veufs attendaient au moins deux ans après le décès du conjoint. Maintenant, il n’est pas rare de recevoir des appels dans un délai de 8, voire 6 mois seulement après le décès ».

« Il ne peut pas y avoir d’échec, si… »

Et alors, ça marche ? « Il ne peut pas y avoir d’échec si on s’est inscrit pour une relation sérieuse. En 9 ou 12 mois, on doit avoir rencontré, non pas son semblable, mais celui ou celle avec qui on est compatible ».

Et Isabelle Ruch d’expliquer que lorsque les présentations n’ont rien donné pendant un an, elle reprend gratuitement la personne en entretien, pour analyser ce qui ne va pas. « Et souvent, presque naturellement, ils reviennent vers ma première sélection, si… elle est toujours libre. »

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