Vosges : L’auberge de Grouvelin de Gérardmer dévoile ses trésors

Marion RIEGERT - 07 févr. 2016 à 05:07 | mis à jour le 08 févr. 2016 à 15:12 - Temps de lecture :
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GÉRARDMER

Perchée sur les hauteurs de la Mauselaine, au milieu de deux vallées, l’auberge de Grouvelin inaccessible par la route en hiver se découvre un peu au hasard des chemins. « De novembre à mai, la route est coupée à cause des pistes de ski de la Mauselaine qui la traverse » , explique Marie Merten-Eymann, propriétaire du lieu depuis 7 ans.

Pour s’y rendre, il suffit de chausser des skis et autres raquettes et d’emprunter le télésiège de la Mauselaine. Au bout d’une vingtaine de minutes de marche, la bâtisse se découpe sur la neige. Un peu comme dans un conte de fée, la porte s’ouvre sur un autre univers, hors du temps. Bois, poule et décorations diverses ornent la pièce de restauration où crépite un feu entouré de fauteuils, au pied desquels somnole Tichka, berger de l’Atlas.

Des chambres personnalisées

« Je ne souhaite pas être dans des guides, ma pub c’est le bouche-à-oreille. Un client étranger est venu parce qu’il avait entendu parler de nous dans un pub en Écosse » , poursuit cette blonde de caractère qui arbore un pull de laine rouge et blanc. Notre hôte a tout rénové elle-même durant 4 ans de travaux. « Ce sont des murs de 1 500 qui ont une vraie histoire dont je me suis inspirée » , confie notre Vosgienne d’origine qui travaillait dans l’import-export au Luxembourg et à Tours.

Avec une capacité de 450 couverts et 365m2 répartis sur deux étages, l’auberge propose un hébergement mais aussi des petits plats faits maison. La visite se poursuit dans les toilettes du rez-de-chaussée où des posters de femmes ornent celles des hommes et inversement. « Dans les années 50, les toilettes étaient au fond du jardin, en guise de papier peint, on collait ce qu’on trouvait ». Dans le couloir qui monte à l’étage, des articles des guerres 14-18 et 39-45 tapissent les murs en référence aux anciens propriétaires des lieux, les Leduc. « C’était alors un lieu entouré de maquis, les résistants venaient s’y ravitailler » , raconte Marie Merten-Eymann.

À l’étage, 17 chambres permettent d’accueillir 60 dormeurs pour 70 € la nuit en demi-pension autour de thématiques différentes. Il y a la chambre Linvosges car la marque venait blanchir son linge sur les prés alentours. La chambre de Jean-Marie Leduc, fils unique des anciens propriétaires qui fut résistant à 16 ans. « Il a été fait prisonnier ici. C’était sa véritable chambre, j’y ai mis des objets lui appartenant. Il a créé l’école de ski de Gérardmer et m’a beaucoup appris sur l’établissement. » Sans oublier, la chambre étable, en noir et blanc, qui arbore les noms de vaches qu’ont eues les Leduc. Et puis il y a l’antre de l’artiste. « Tubes de peinture, palette… c’est la chambre qui me ressemble, elle contient ce qui m’a servi pour décorer les autres pièces. »

Côté projets, notre bricoleuse inspirée prévoit de dessiner l’histoire de la famille sur les murs du couloir. « Je vais également créer un atelier mécanique pour réparer les motos neiges qui tombent en panne. »