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Agriculture, urbanisation : le déclin de la biodiversité se poursuit en Europe

Lundi 19 octobre, la Commission européenne a publié sa dernière évaluation relative à l’état de conservation de la nature dans l’Union européenne. Elle donne une vue d’ensemble sur la manière dont se portent les espèces et habitats les plus vulnérables d’Europe. Et le constat n’est pas brillant :

Le déclin des habitats et espèces protégés se poursuit, principalement en raison de l’agriculture intensive, de l’urbanisation, d’activités sylvicoles non durables et de la modification des habitats d’eau douce. La pollution de l’air, de l’eau et du sol a également une incidence sur les habitats, tout comme le changement climatique et la surexploitation des animaux par des récoltes illégales et une chasse et une pêche intenables. S’il n’y est pas remédié, cette baisse se traduira inévitablement par une érosion continue de notre biodiversité et des services vitaux qu’elle fournit, mettant en péril la santé et la prospérité de l’espèce humaine.

Parmi les espèces, les oiseaux qui sont étroitement associés à l’agriculture continuent d’enregistrer un déclin ; les poissons d’eau douce, quant à eux, présentent la proportion la plus élevée de mauvais état de conservation (38 %), principalement en raison des modifications des masses d’eau et des installations hydroélectriques. Parmi les habitats, seuls 15 % sont en bon état. « La restauration des tourbières et d’autres zones humides peut présenter des avantages pour la nature, mais aussi contribuer de manière significative à la lutte contre le changement climatique, en créant des possibilités d’emplois dans les zones rurales et périphériques », note le communiqué de presse de la Commission.

Le rapport montre également que les mesures de conservation ciblées donnent des résultats. En effet, le lynx ibérique, le renne des forêts et la loutre, tous visés par de grands projets de conservation, sont en cours de rétablissement.

Pour le commissaire chargé de l’environnement, des océans et de la pêche, M. Virginijus Sinkevičius, « nous devons de toute urgence tenir les engagements qui ont été pris dans la nouvelle stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité pour inverser ce déclin, dans l’intérêt de la nature, des populations, du climat et de l’économie. » La Commission européenne fait cependant preuve d’une remarquable schizophrénie : en même temps que la publication de ce rapport, elle négocie une future Politique agricole commune, qui va complètement à l’encontre de la préservation de la biodiversité.

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