Qu’est ce que le jour du dépassement et comment est-il calculé ?

Qu’est ce que le jour du dépassement et comment est-il calculé ?

Vous l’avez sans doute lu et entendu un peu partout. En 2018, le jour du dépassement aura été atteint dès le 1er août. Une date qui correspond au jour où l’humanité à consommé toutes les ressources renouvelables que la Terre est en mesure de reconstituer sur une année. Ce dépassement intervient malheureusement tous les ans un peu plus tôt…

Comment est-il calculé ?

Calculé par l’ONG américaine Global Footprint Network et par le WWF, le jour du dépassement ou « Overshoot Day » en anglais marque le moment de l’année à partir duquel les hommes vivent à crédit. Cela signifie qu’au-delà de cette date, l’humanité puise dans les ressources non renouvelables de la planète.

Ce résultat est le fruit d’un calcul consistant à diviser la « biocapacité » de la terre par « l’empreinte écologique mondiale ». Le résultat de cette division est multiplié par 365, nombre de jours dans une année non bissextile.

La biocapacité correspond à la surface biologiquement productive de la planète, et se composent notamment des forêts, des terres cultivées, des pâturages, des zones de pêche et des terrains bâtis. La biocapacité comprend également la capacité de la Terre à absorber du CO2, principalement grâce aux forêts et aux océans. Elle est mesurée en hectares globaux (hag).

L’empreinte écologique désigne quant à elle à la surface biologiquement productive nécessaire aux besoins de l’humanité et à l’absorption des déchets qu’elle produit. Elle s’exprime également en hectares globaux.

Selon ce rapport entre biocapacité et empreinte écologique, il faudrait aujourd’hui l’équivalent d’1,7 terre pour subvenir aux besoins des hommes qui l’habitent…

Le jour du dépassement par pays

Le jour du dépassement intervient de plus en plus tôt dans l’année. Le rythme auquel cette date avance dans l’année est même inquiétant.

Avant les années soixante-dix, les Hommes ne consommaient pas l’intégralité des ressources offertes par la planète sur une année. En 1971, le jour du dépassement avait lieu le 20 décembre, puis le 3 novembre en 1980. Le 30 septembre a été atteint en 1997, et le 26 août en 2005. Pour rappel, l’an dernier le jour du dépassement avait été un jour plus tard que cette année, soit le 2 août.

Ce bilan global masque d’immenses disparités entre les différents pays. En réalité, pour la France le jour du dépassement a déjà atteint depuis le 5 mai. Autrement dit, si l’ensemble de l’humanité vivait à l’image des Français, il faudrait l’équivalent de 2,9 planètes bleues pour subvenir aux besoins humains.

Les plus mauvais élèves étant les Qatariens, qui ont atteint leur jour de dépassement dès le 9 février. Les Américains ne sont guère mieux placés puisque le dépassement est franchi le 15 mars aux Etats-Unis.

À l’opposé, un pays comme le Vietnam, dont le mode de vie des habitants se base encore largement sur une économie de subsistance, n’atteint pas son jour de dépassement avant le 21 décembre.

Un bon outil de communication qui n’échappe pas à certaines critiques 

Le jour du dépassement est un excellent outil de communication auprès du grand public. Pour preuve, chaque année, l’intégralité ou presque des médias ont pris pour habitude de relayer l’annonce de Global Footprint Network.

Le gouvernement a d’ailleurs réagi à l’annonce du jour du dépassement par l’intermédiaire de plusieurs ministres. Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique a appelé à faire reculer le jour du dépassement dans une vidéo et estime que les solutions pour y parvenir sont déjà existantes :

« Nous devons réapprendre à produire, et à consommer, car la poursuite des comportements actuels conduira inexorablement à des effondrements d’écosystèmes qui auront des conséquences tragiques sur notre économie, notre santé, notre alimentation. »

Si l’urgence à modifier notre mode de vie pour assurer le devenir de la planète ne fait pas de doute, le concept du jour du dépassement n’échappe pas à quelques critiques. Certains scientifiques reprochent ainsi au jour du dépassement de ne pas prendre en compte l’impact de l’Homme sur la Terre dans sa globalité. Les polluants chimiques ne sont par exemple pas pris en compte dans le mode de calcul, ni, plus globalement, la mauvaise gestion de l’eau et des sols.

Crédits photo : Wikilmages

 

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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