Pollution du puits de l'Ayroule : «On espère enfin savoir»

  • Le puits de l'Ayroule alimentait 2 500 m 3 d'eau consommés quotidiennement à Foix /DDM
    Le puits de l'Ayroule alimentait 2 500 m 3 d'eau consommés quotidiennement à Foix /DDM
Publié le , mis à jour
Propos recueillis par Amaël François

En 2011, la principale source d'alimentation de la ville a dû être coupée, privant les habitants d'eau potable. En cause, la contamination souterraine des nappes phréatiques au tétrachloréthylène. Son origine restait inexpliquée… jusqu'à ce qu'une nouvelle étude soit lancée. L'élu municipal André Péchin donne quelques précisions.

Quatre ans après, le dossier de la pollution des eaux potables fuxéennes est rouvert. Une maîtrise d'ouvrage a été lancée par l'État, via la direction départementale des territoires (DDT) et l'agence de l'eau Adour-Garonne, qui a financé une nouvelle étude. Que peut-on en attendre ? Rencontre avec l'un des membres du comité de pilotage, André Péchin, adjoint au maire chargé l'environnement et du cadre de vie.

Pouvez-vous nous faire un rappel historique du dossier ?

Toutes les eaux potables font l'objet de contrôles réguliers de l'Agence régionale de la santé, et de temps en temps des analyses plus poussées. En mai 2011, ils se sont rendu compte que le puits de l'Ayroule contenait une dose de tétrachloréthylène vingt fois supérieure à la dose autorisée. Or, le puits de l'Ayroule approvisionne 4/5e de l'alimentation en eau de la ville de Foix. Suite à cela, on a arrêté le captage et on a filtré l'eau à l'aide de charbon actif. Mais c'était beaucoup trop coûteux.

Quelle réponse a donc été donnée ?

L'agence de l'eau, la commune de Foix et la DDT ont fait appel à un bureau d'études, Calligée, et deux groupes de travail ont été créés : l'un pour trouver des solutions alternatives d'approvisionnement, et l'autre pour connaître l'origine de la pollution. La source du Soubidou, qui part de la commune de Celles, en plus du Prat d'Albis a été choisie pour alimenter la ville en eau. Et on a établi que la pollution venait directement de la rive droite de l'Ariège. Mais on n'a rien trouvé de très consistant à l'époque.

Quels éléments nouveaux peut apporter la nouvelle étude ?

Ils ont découvert qu'en mai 2011, il y avait 200 mg par litre, tandis qu'en décembre 2015, la dose était passée à 500 mg. Le produit, présent à hauteur de minimum 250 litres, est peu miscible à l'eau, plus dense, et biodégradable au contact de l'oxygène. On sait aussi qu'a priori, la pollution est assez récente, que le produit est pur, ce qui écarte certaines pistes, comme celle du dégraissant pour pressing. Ils avancent par itération, c'est-à-dire qu'ils vont faire de nouveaux prélèvements, et en fonction des dosages, avancer peu à peu vers la source de la pollution.

Va-t-on enfin savoir ?

En tout cas, ces premiers éléments donnent envie d'en savoir plus. Ce qui rend optimiste, c'est que le directeur du bureau d'études a estimé à 7/10 la probabilité de trouver l'origine de la source. Mais surtout, j'espère que ce type de problèmes montre la fragilité des milieux, et dissuade les gens de déverser des pesticides à l'avenir.


Une méthode pour se rapprocher du but

Le comité de pilotage est dirigé par l'Agence de l'eau et la DDT, qui ont repris les études sur la pollution de l'Ayroule et a confié à un nouveau bureau d'études (le Burgeap) le soin de déterminer la zone de contamination exacte et d'envisager un plan de gestion par la remise en état du site.. «Une excellente démarche pour l'environnement», commente André Péchin. Les autres membres du comité de pilotage sont l'ARS, le Bureau de recherche he énergétique et minière, le conseil départemental, la Dréal, France environnement, Chabo, le laboratoire de Moulis, la gendarmerie nationale, la police nationale, le SMDEA et la ville de Foix. Le prochain comité de pilotage aura lieu en mai.

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Les commentaires (6)
9plumes Il y a 8 années Le 27/12/2015 à 21:38

Qui avait dit il n'y a pas si longtemps que "l'Ariège, c'est comme la Corse, sans la mer"...

gégé800 Il y a 8 années Le 27/12/2015 à 14:47

@ MANIX2: Je suis pêcheur, et quand je vois en été tous ces herbiers dans l'Ariège en amont de Tarascon, et bien au dessus, et il en est de même en Haute Garonne dans la Garonne en aval de Saint Béat, je suis écoeuré. Et qu'on ne vienne pas dire que ce n'est pas la pollution car il y a quelques années ils n'existaient pas...

titeuf Il y a 8 années Le 27/12/2015 à 14:29

Quatres ans pour trouver la provenance de la pollution et encore ne pas la connaitre c'est tout de même un peu fort .Comme on dit chez moi il y en a qui se branlent les c.......A moins que l'on ne veuille pas que l'on sache ,un amis de mes amis haut placé pouvant y être impliqué .