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Faire le tour du monde à vélo - Préparation | Solidream - Rêves, Défis et Partage - Récits, films documentaires d'aventure
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Faire le tour du monde à vélo - Préparation

Faire le tour du monde à vélo – Préparation

Faire le tour du monde à vélo, voilà une idée qui nous faisait rêver, bouillonner d’envie même, quand nous regardions encore les cartes en 2008. Cette idée de voyage est un engagement conséquent, parfois énorme, et nous nous étonnons toujours de voir autant de personnes partir pour des dizaines de milliers de kilomètres ! Dans un article précédent, nous abordions la question des transports, nous traitons aujourd’hui de l’organisation.

COMMENT FRANCHIR LE CAP DU DÉPART ?

« Ce qui sauve, c’est de faire un pas. Encore un pas. C’est toujours le même pas que l’on recommence ». Antoine de Saint Exupéry, Terre des hommes

L’inspiration

Elle est à la naissance du projet Solidream, via l’aventure de Kim en Antarctique, dont le père de Morgan a initié le départ avec son équipage. Eux-mêmes s’étaient inspirés de Scott, Amundsen ou encore Charcot pour construire le bateau qui les mena aux confins de l’hiver antarctique. Diverses aventures vécues par d’autres nous ont incités à faire LE premier pas. La puissance de l’inspiration, via la lecture, les films, les images ou les contes permet aux gens ordinaires de réaliser des choses extraordinaires.

Durant l'été austral, ledétroit de Gerlache, qui borde l'archipel Palmer, sert d'exutoire aux tours de glace que libère l'inlandsis. Malgré leur poids de plusieurs milliers de tonnes, elles sont poussées au large par les courants et les vents.

Durant l’été austral, le détroit de Gerlache, qui borde l’archipel Palmer, sert d’exutoire aux tours de glace que libère l’inlandsis. Malgré leur poids de plusieurs milliers de tonnes, elles sont poussées au large par les courants et les vents.

La motivation par le collectif

Beaucoup sont décidés à partir, mais s’inquiètent de franchir le cap seuls. La vie en groupe nécessite certaines qualités et implique également de nombreux sacrifices. La tolérance et la remise en question sont indispensables pour s’accepter les uns les autres, le liberté individuelle est paradoxalement délaissée au profit de la liberté collective.

Il est difficile de trouver des partenaires enjoués par les mêmes contrées, intéressés par les mêmes cultures et guidés par la même philosophie de vie. C’est à partir de là qu’il faut choisir son camp. Soit vous êtes un fédérateur capable de réunir vos amis autour des mêmes envies par des discours passionnés et engagés, soit vous acceptez de sauter dans un train en marche. Dans les deux cas, si l’étincelle vient généralement d’une seule personne, c’est l’équipe qui va être aux commandes du vaisseau. C’est la tolérance, le respect et la remise en question de chacun qui mènera vers les plus belles aventures, les aventures collectives.

Si vos amis ne sont pas de la même trempe, il existe des sites dédiés où l’on peut prendre le risque de se lancer avec un inconnu. ( Couchsurfing, Voyageforum, Triptrib‎…) Et il y a plein de bonnes raisons pour les convaincre.

Si la démarche est risquée, elle a le mérite d’engager LE premier pas.

La confiance du voyageur solo et du couple

Nous constatons que la majorité des voyageurs à vélo sont des couples ou des solo. Le couple a l’avantage d’avoir normalement son projet mûri en amont par une vie commune et se trompe a priori moins facilement. A l’inverse de l’amitié, le voyage amoureux offre la possibilité de partager un espace privé. Cela dit, il peut, tout comme l’amitié en voyage en équipe, être mis en péril par les difficultés de l’aventure mais il en ressortira d’autant plus fort.

Reste donc le solo qui devra faire preuve d’un capital confiance probablement bien plus important au départ. Celui-ci trouvera l’avantage de disposer d’une liberté totale dans son projet, mais n’aura que peu de monde avec qui partager ses souvenirs au retour, le rendant d’autant plus difficile à vivre a priori. Dans les épreuves difficiles, la solitude à surmonter sera éreintante mais le gain en confiance personnelle sera énorme.

Touchons tout de même un mot du voyage en famille. Le vélo offre la possibilité de faire voyager nos joyeux bambins dans des remorques adaptées. Certains trouvent même le bonheur d’en concevoir en route ! S’il demande une logistique plus précise et une patience méticuleuse, le long cours en famille est possible et ça vaut le coup de le dire, beaucoup de monde doutant encore de sa possibilité.

Combien de temps partir, pour quel itinéraire ?

Il y a une certaine tendance chez les « tourdumondistes » à partir un an. Des statistiques annoncent même qu’un tel voyage coûterait environ 14 500 € par tête en moyenne. Les cyclistes se situent en deçà de ce montant la plupart du temps, le vélo restant un outil de voyage économique. Il est aisé de se fournir aux meilleurs prix en pièce de rechanges et en pièces détachées sur ce site par exemple. Cette durée a l’avantage de faciliter la solution pour le retour car, au-delà de 365 jours, les congés sabbatiques se font rares. Il convient donc de savoir si l’on part pour une parenthèse professionnelle ou si c’est un choix de vie à durée indéfinie. Partir avec le souhait de retourner au boulot ou se lancer sans billet retour… L’éternel dilemme entre liberté et sécurité se décide avant le départ.

En 2008, un planisphère nous a permis de noter les endroits que nous voulions découvrir. Puis nous avons calculé le temps nécessaire pour les rallier à vélo en nous basant sur l’expérience d’autres voyageurs. 3 ans pour 50 000 km ! Pour information, nous avons maintenu une carte interactive de notre parcours.

Forcément, sans expérience, il n’est pas évident de savoir si le voyage à vélo convient. Pour les plus hésitants, pourquoi ne pas imaginer se lancer avec une assistance pour un premier voyage ? Nous sommes adeptes du voyage authentique et personnel car c’est en se confrontant à ses propres peurs que l’itinérance agit comme révélateur personnel. Mais, si le désir y est, mieux vaut commencer sur un sentier balisé que de ne rien tenter.

Liens utiles : – www.abm.fr. Association « Aventure du Bout du monde », de niveau national en France, propose à ses adhérents globe-trotters voyageurs des informations pratiques pour préparer leur voyage, notamment autour du monde. – www.cci.asso.fr. Association « Cyclo Camping International », réseau de cyclo-voyageurs à travers le monde. Ils pourront vous aider dans plein d’aspects de votre voyage. – www.terdav.com/at-velo, qui vous accompagnera pour un premier voyage. – http://www.tamera.fr/fr, agence sérieuse – www.crazyguyonabike.com, pour s’inspirer (en anglais), horriblement indigeste dans le design mais très riche en informations pratiques et histoires de cyclo-voyageurs.

Sponsors, pas sponsors ?

Les blogs de voyages et les histoires d’aventures plus extraordinaires les unes que les autres fleurissent sur internet. Tant mieux car si les sources d’inspiration se multiplient, le premier pas devient plus facile. Comme beaucoup, confiants dans la dynamique de notre groupe, nous avions démarché des entreprises sans résultat pendant plusieurs mois. Heureusement, nous nous étions assuré d’avoir l’argent nécessaire en fond propre pour financer tout le voyage. Les soutiens extérieurs permettraient de voir les choses en plus grand en investissant dans du matériel vidéo par exemple. Finalement, surtout des entreprises de notre réseau proche nous ont soutenus, non pas sous forme de « sponsoring » pur mais via du mécénat, c’est-à-dire sans contrat, sans attente d’affichage en retour. Certains vous diront de ne pas perdre ce temps avec la recherche de sponsors et leur point de vue est complètement censé.

À partir du moment où l’engagement avec l’organisme qui soutient n’est pas une pure opération commerciale d’appropriation du projet et que chaque partie croit aux valeurs de l’autre, l’échange nous paraît respectable. Une solution à ce dilemme est le crowdfunding, ou financement participatif, grâce auquel vos efforts pour augmenter la qualité du contenu seront récompensés. Nous pouvons en faire le témoignage, à notre petite échelle : de nombreux donateurs ont contribué à faire de Solidream ce qu’il est aujourd’hui, et du film en cours de réalisation. Vous pouvez aider d’autres rêveurs à partir, par exemple nos amis Tom et Mathieu de Yolo Tour Sans Roulettes.

Organisation logistique et matérielle

Le débat est sans fin et dépend des préférences de chacun. Nous essaierons juste d’indiquer les tendances sans rentrer dans les détails techniques.

L’option « toutes circonstances »

Elle consiste à surcharger son vélo d’un duvet -20°C, une tente très chaude, un panneau solaire pour recharger les batteries, un hamac pour les tropiques etc… L’avantage est bien sûr le confort : on est à peu près bien dans tous les climats et le vélo est l’équivalent d’une maison équipée. L’inconvénient est bien évidemment le poids. Les conséquences indirectes sont également les casses mécaniques.

L’option « ultralight »

Birk, un voyageur suisse rencontré dans le Caucase lors du retour en Europe après le tour du monde, a voyagé depuis la Chine avec un vélo au chargement ultra léger, lui laissant le strict nécessaire pour vivre. Grâce à ce faible chargement, il peut s'aventurer sur des pistes où un vélo chargé ne passerait pas.

Birk, un voyageur suisse rencontré dans le Caucase lors du retour en Europe après le tour du monde, a voyagé depuis la Chine avec un vélo au chargement ultra léger, lui laissant le strict nécessaire pour vivre. Grâce à ce faible chargement, il peut s’aventurer sur des pistes où un vélo chargé ne passerait pas.

C’est l’option inverse, elle consiste à voyager le plus léger possible. Elle encourage la débrouille en n’emportant que le strict nécessaire, permet de faire plus de kilomètres quotidiennement et facilite la progression sur piste difficile. Elle est risquée car elle augmente les possibilités de se retrouver sans ressources si l’on ne prévoit pas bien les distances ou si un problème survient. Elle a le mérite de laisser plus de place à l’aventure.

Par conséquent, il convient de se placer quelque part sur cette échelle et d’adopter son propre style de bardage. Une solution que nous avons adoptée a été de profiter de la visite de proches pour réceptionner ou renvoyer du matériel. Exceptionnellement, nous avons envoyé du des colis, mais cela comporte un risque non négligeable de « perte » ou de « surtaxe » en fonction des biens en question.

Le GPS ?

Le voyage à vélo implique d’évoluer sur une route ou sur une piste, où les hommes passent et vivent. Ils sauront vous indiquer le chemin si votre carte ne suffit pas. Par contre, Google Maps (et services équivalents sur le web) peut être utile pour planifier des itinéraires plus épiques – on peut connaître ainsi les distances entre villages, les profils d’élévation, y observer les cours d’eau traversés etc…

Seul réel intérêt d’un GPS pour nous : trouver une adresse dans une ville. Mais bon, du coup on a tendance à suivre un écran et ne plus découvrir la ville ni s’adresser aux gens pour trouver sa voie. Le digital peut tuer l’aventure, mieux vaut le comprendre avant de s’y fourvoyer.

Visas

Rien ne sert de rentrer dans les détails car il y a trop de cas particuliers. Cela dit, l’incontournable site du Quai d’Orsay a des indications à jour pour les français même si, en le lisant sans recul, on s’effraie de vouloir franchir la moindre frontière… Nous n’aimons pas trop les guides touristiques, mais Lonely Planet indique les postes frontières ouverts à tous les étrangers par pays, pratique. Attention aux recherches sur les sites comme Voyage Forum regorgeant d’information précieuses mais dont certaines datent de plus de dix ans et n’ont aucune valeur actuelle.

Le meilleur conseil que nous puissions donner est de ne pas se fier aveuglément à tout ce qui se dit sur internet ! Les règles d’obtention des visas dépendent souvent des ambassades dans lesquelles ils sont demandés et parfois même de l’humeur de votre interlocuteur… Une bonne chose à faire est de trouver quelqu’un qui a fait le même itinéraire (ou en sens inverse) il y a peu de temps.

Les dilemmes du blogueur

À l’ère d’internet, il est relativement facile de partager son voyage en « temps réel » sur la toile. Nous en avons usé avec abondance, mais toujours avec passion. Grâce à des plateformes comme WordPress, écrire un article avec photos est accessible à tous. Pourtant, celui qui fait l’effort de peaufiner un minimum ses textes, optimiser ses images et faire du montage vidéo s’apercevra vite du travail massif que cela représente. Le collectif nous a apporté la possibilité de contrôler le travail de chacun et de partager les tâches. Si cela est un plaisir, il n’en reste pas moins un temps passé à ne pas vivre le voyage lui-même. Sans parler de l’ « Instagramite aiguë » ou du « syndrome du tweet compulsif » : 3 semaines sans nouvelles aux « followers », ça n’est pas grave. La route est aussi faite pour déconnecter.

Les moments délicats sont parmi les plus intéressants à filmer, mais ils demanderont un engagement conséquent dans le froid extrême, la chaleur torride où lorsque la route devient la plus difficile.

Les moments délicats sont parmi les plus intéressants à filmer, mais ils demanderont un engagement conséquent dans le froid extrême, la chaleur torride où lorsque la route devient la plus difficile.

Le blogueur se trouve aussi face au risque matériel : non seulement il sera tenté de mieux s’équiper pour augmenter la qualité de son contenu (objectifs photos, cartes SD, ordinateur de montage, batteries…) qu’il aura peur de perdre ou se faire voler. Aussi le coût en stockage peut vite s’enflammer. Prenons l’exemple d’une personne qui s’équipe dernier cri avec un Panasonic GH4 ou une Blackmagic Pocket Cinema Camera (par exemple) pour le film. Il capture avec un débit vidéo de 100 ou 200 Mbps (quantité de détails capturée qui influe sur la taille des fichiers). Ce choix, déjà onéreux en boîtier et optiques associés, implique une capacité de stockage d’autant plus énorme, mais oblige en plus à s’équiper en carte SD de classe UHS1, voire UHS3, dont les prix varient entre 25€ et 50€ pour 32Go d’espace. Pour ceux à qui ces normes et chiffres ne parlent pas, disons simplement que filmer dernier cri coûte très cher. Et bien sûr, tout ce joli matériel prendra de la place dans les sacoches.

En résumé, partager son voyage est coûteux en temps et en argent. Pour ceux qui auraient des projets audacieux qu’ils souhaitent filmer, il est bon de savoir qu’une maison de production audiovisuelle peut financer un voyage quasiment complètement si le projet est « vendu » (la plupart du temps, à une chaîne TV), mais on part là dans une démarche commerciale où le film est la priorité et peut gâcher l’expérience.

Conclusion

Chaque voyage est unique est c’est bien mieux ainsi. Loin de vouloir annoncer la panacée universelle, le but est ici de donner quelques pistes à suivre, libre à chacun de choisir la sienne. On parlera de plusieurs autres aspects dans d’autres articles à venir plus en détails, à savoir le montage financier du budget et le choix du matériel par exemple. En attendant, n’hésitez pas à émettre vos avis et sources utiles dans les commentaires plus bas et nous mettrons à jour ce post en conséquence, histoire de faire profiter la communauté.

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