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L’automatisation du contrôle de paie

Avec le lancement de sa solution ACE (Assistant Contrôle Expert), ADP (Automatic Data Processing) entend mettre le Big Data au service du pilotage et du contrôle de la paie. 

Si cette solution d’automatisation va permettre davantage de fiabilité et de rapidité, elle va également avoir un impact sur le métier de gestionnaire de paie. Le point avec Dominique Rodier, VP Directeur R&D France & Italy chez ADP. 

En quoi cette solution répond aux enjeux des services paie ?

Un gestionnaire de paie doit vérifier plus de 500 données de paie, et plus de 400 rubriques DSN par bulletin chaque mois. En conséquence, ce professionnel souhaite pouvoir réaliser simplement et rapidement des analyses croisées, comparatives entre deux traitements de paie, mêlant informations paie, comptables et déclaratives. Or, aujourd’hui, les données se retrouvent souvent éclatées parmi différentes applications qui nécessitent de réaliser un certain nombre d’opérations manuelles avant de pouvoir procéder aux comparaisons. La solution que nous avons développée en combinant une technologie innovante et de nombreux automatismes métiers permet d’apporter une plus grande rapidité d’exploitation tout en facilitant la reconstitution des données. Le contrôle de paie est un processus chronophage, fastidieux, voire une source d'erreurs. En effet, selon le rapport annuel de l'Acoss, en 2015, deux tiers des employeurs contrôlés ont fait l'objet d'un redressement.

Cet outil va-t-il standardiser le processus contrôle dans la paie ?

L’idée est de faire gagner du temps et de la qualité. Il est important de noter que beaucoup de gestionnaires de paie partent aujourd’hui en retraite et que les jeunes qui les remplacent n’ont pas forcément la même expérience pour réaliser les contrôles. Avec cette solution, nous mettons en temps réel entre les mains des experts de paie plusieurs centaines de contrôles métiers et une panoplie de tableaux de vérification prêts à être utilisés. Les pratiques des entreprises étant hétérogènes en matière de contrôle, ACE n’a pas vocation à imposer une méthode de contrôle. Si la solution standardise une partie du contrôle, chaque entreprise utilisatrice peut définir ses propres règles, et chaque contrôle est personnalisable. En fait, au sein même de la solution, nous permettons à l’entreprise de choisir les contrôles et tableaux qu’elle veut utiliser. Elle devient autonome pour orienter ses activités de contrôle.

Si les solutions de ce type se généralisent, quel sera l’impact sur le métier du gestionnaire de paie ?

Dans ce métier, il existe énormément de tâches sans valeur ajoutée : impression papier des bulletins de paie, comparaison, création de tableaux Excel pour croiser les données… Ces tâches vont disparaître. Les entreprises auront à terme besoin de moins de personnel pour produire la paie. Cela dit, l’intervention humaine restera fondamentale, car automatisation ne signifie pas substitution. Les outils seront là pour faciliter son acte de validation, mais aussi optimiser le contrôle (en temps réel) par le comité de direction. Ce mouvement sera très important pour les entreprises au regard de la complexité du système de paie français.

Propos recueillis par Romain Giry