TERRORISME Le Royaume-Uni prêt à s'engager dans des frappes en Syrie

AFP - 02 déc. 2015 à 06:55 - Temps de lecture :
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Le Parlement britannique s’apprête à voter mercredi, sauf surprise, des frappes aériennes contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, répondant ainsi aux demandes de son allié la France, dans la foulée des attentats de Paris. Le Premier ministre conservateur David Cameron a décidé d’organiser ce vote une fois sûr de disposer d’une majorité suffisante en faveur d’une telle intervention.

L’onde de choc des attentats de Paris a bousculé les résistances des députés du parti travailliste, qui peinent toujours à digérer l’intervention en Irak de 2003, sous Tony Blair - l’ex-Premier ministre qui s’est depuis, à plusieurs reprises, excusé sur les défauts de sa planification basée sur de faux renseignements. Le dernier verrou a sauté lorsque le nouveau leader du parti, le pacifiste Jeremy Corbyn, a autorisé lundi ses députés à voter librement, perdant dans la bagarre sa crédibilité de dirigeant.

Manifestation contre la guerre

«Je développerai mes arguments et j’espère que le plus grand nombre possible de députés me soutiendront», a dit David Cameron mardi. Avec sa courte majorité, il n’était jusqu’ici pas sûr de pouvoir fédérer tous ses députés autour de frappes. D’après un sondage de l’institut You Gov, publié mercredi dans The Times, 48% soutiennent à présent une telle intervention en Syrie. Ils étaient 59% la semaine dernière. Mardi soir, environ 4 000 pacifistes ont manifesté devant le Parlement pour tenter de faire entendre leur voix, à l’appel de l’organisation «Stop the War».

Le débat de mercredi pourrait durer jusqu’à plus de 23 heures, satisfaisant partiellement une demande de Jeremy Corbyn d’un débat de deux jours. M. Cameron devra notamment répondre aux inquiétudes sur les conséquences de telles frappes pour la sécurité du pays, même s’il répète régulièrement que le Royaume-Uni fait déjà face à une «grave menace» des djihadistes.

Londres est déjà engagé dans la guerre en Syrie via le renseignement et le ravitaillement en carburant des avions de ses alliés. La Grande-Bretagne dispose déjà de 8 Tornados et un nombre indéfini de drones qui participent à des frappes en Irak depuis l’an dernier.