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L’univers guerrier japonais exposé à Paris

portfolio Le Musée Guimet , en association avec le Palais de Tokyo, consacre une exposition aux seigneurs japonais, centrée sur leurs surprenantes armures.

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Publié le 16 mars 2018 à 15h51, modifié le 16 mars 2018 à 15h55
  • « Cette armure, confectionnée pour un membre de la famille Matsudaira du fief de Matsue, est exceptionnelle par la qualité des matériaux employés. L’utilisation de cuir d’importation européenne et de galuchat [cuir de poisson], ainsi que le laçage en cuir de daim confèrent à cette armure un caractère unique. Le casque, du XVIe siècle, attribué à un illustre forgeron du nom de Yoshimichi, est surmonté d’une libellule. Cet animal censé ne pas reculer était autrefois appelé “kachimushi”, l’“insecte vainqueur”. Cette armure a été acquise par le MNAAG en 2016, grâce à la participation du fonds national du patrimoine et à une campagne de mécénat participatif. »

    Armure du clan Matsudaira, époque Edo (1603-1868), fin XVIIe-début XVIIIe siècle ‒ fer, galuchat, daim, cuir, laque, soie ‒ classée « bien d’intérêt patrimonial majeur », achat 2015

    « Cette armure, confectionnée pour un membre de la famille Matsudaira du fief de Matsue, est exceptionnelle par la qualité des matériaux employés. L’utilisation de cuir d’importation européenne et de galuchat [cuir de poisson], ainsi que le laçage en cuir de daim confèrent à cette armure un caractère unique. Le casque, du XVIe siècle, attribué à un illustre forgeron du nom de Yoshimichi, est surmonté d’une libellule. Cet animal censé ne pas reculer était autrefois appelé “kachimushi”, l’“insecte vainqueur”. Cette armure a été acquise par le MNAAG en 2016, grâce à la participation du fonds national du patrimoine et à une campagne de mécénat participatif. » RMN-GRAND PALAIS (MNAAG, PARIS)/THIERRY OLLIVIER

  • « Le casque, aux armes de la famille des daimyos de Tatsuno, dans la province d’Harima, est composé de lamelles de fer verticales assemblées. Il présente une visière et un ornement au devant (“maedate”), un joyau doré tenu dans une griffe prolongée d’une longue touffe de poils qui recouvre le casque – signe qu’il s’agit de la griffe d’un dragon. Cet animal puissant et agile déclenche le tonnerre et l’orage, selon la mythologie chinoise. La moustache est en poil d’ours, comme pour s’attribuer les vertus de cet animal sauvage, courageux et féroce. »

    Casque du clan Wakizaka et son « mempô », époque Edo (1603-1868) ‒ fer, cheveux, laque, 0,42 x 0,39 m

    « Le casque, aux armes de la famille des daimyos de Tatsuno, dans la province d’Harima, est composé de lamelles de fer verticales assemblées. Il présente une visière et un ornement au devant (“maedate”), un joyau doré tenu dans une griffe prolongée d’une longue touffe de poils qui recouvre le casque – signe qu’il s’agit de la griffe d’un dragon. Cet animal puissant et agile déclenche le tonnerre et l’orage, selon la mythologie chinoise. La moustache est en poil d’ours, comme pour s’attribuer les vertus de cet animal sauvage, courageux et féroce. » RMN-GRAND PALAIS (MNAAG, PARIS)/THIERRY OLLIVIER

  • « Ce masque de protection faciale eut d’abord pour fonction de compléter le casque pour couvrir le visage et effrayer l’ennemi. A l’époque d’Edo (1603-1868), de tels masques servaient non plus pour les combats mais pour la parade ou pour être exposés, donnant une présence plus forte et terrifiante à l’armure du guerrier. »

    Masque d’armure « sômen » (école Hauruta), époque Edo (1603-1868), XVIIe siècle ‒ fer (métal), repoussé

    « Ce masque de protection faciale eut d’abord pour fonction de compléter le casque pour couvrir le visage et effrayer l’ennemi. A l’époque d’Edo (1603-1868), de tels masques servaient non plus pour les combats mais pour la parade ou pour être exposés, donnant une présence plus forte et terrifiante à l’armure du guerrier. » RMN-GRAND PALAIS (MNAAG, PARIS)/THIERRY OLLIVIER

  • « Ce masque de protection en fer laqué rouge muni d’un gorgerin [protection pour le cou] est décrit dans le fameux traité d’armures “Meiko zukan” comme “à nez en bec d’oiseau”. Il peut s’agir d’une évocation de l’oiseau mythique “karura” (“garuda” dans la mythologie indienne, oiseau protecteur du bouddhisme), ou du personnage d’oiseau démoniaque “karasu tengû” au bec rouge. »

    Masque « menpô », XVIIIe-XIXe siècles ‒ fer, laque, soie

    « Ce masque de protection en fer laqué rouge muni d’un gorgerin [protection pour le cou] est décrit dans le fameux traité d’armures “Meiko zukan” comme “à nez en bec d’oiseau”. Il peut s’agir d’une évocation de l’oiseau mythique “karura” (“garuda” dans la mythologie indienne, oiseau protecteur du bouddhisme), ou du personnage d’oiseau démoniaque “karasu tengû” au bec rouge. » COLLECTION PRIVÉE/TORIILINKS

  • « Cette armure a été réalisée pour un membre de la famille Andô, qui gouvernait le fief de Tanabe, sans doute pour le rite de passage d’un jeune homme à l’âge adulte. Elle est faite, comme à l’époque ancienne, de lamelles fixées entre elles par de la soie. Le laçage somptueux sur la partie dorsale du plastron permet de maintenir les grandes épaulières mobiles (“ôsode”), dans le style de celles des cavaliers de l’époque de Heian. La jupe d’arme (“kusazuri”), en revanche, est divisée en huit pans pour faciliter le déplacement au sol. »

    Armure de samouraï aux armoiries de la famille Ando, époque Edo, vers 1850 ‒ lamelles d’acier et de cuir, laquées noir et dorées à la feuille, assemblées par des tresses de soie

    « Cette armure a été réalisée pour un membre de la famille Andô, qui gouvernait le fief de Tanabe, sans doute pour le rite de passage d’un jeune homme à l’âge adulte. Elle est faite, comme à l’époque ancienne, de lamelles fixées entre elles par de la soie. Le laçage somptueux sur la partie dorsale du plastron permet de maintenir les grandes épaulières mobiles (“ôsode”), dans le style de celles des cavaliers de l’époque de Heian. La jupe d’arme (“kusazuri”), en revanche, est divisée en huit pans pour faciliter le déplacement au sol. » MUSÉE DÉPARTEMENTAL DES ARTS ASIATIQUES DE NICE

  • « Ce casque en fer, muni d’un couvre-nuque, est fait d’une seule plaque martelée de l’intérieur pour lui donner l’aspect d’un dieu ou d’un démon. Il s’agirait, selon les textes anciens, de Shennong, souverain mythique de la Chine, inventeur de l’agriculture, représenté ici avec l’aspect effrayant d’un “oni” (diable). »

    Casque (« kabuto ») japonais, époque Edo (1603-1868), début XVIIe siècle ‒ fer (métal), fourrure (matériau), laque (technique), repoussé, soie (textile)

    « Ce casque en fer, muni d’un couvre-nuque, est fait d’une seule plaque martelée de l’intérieur pour lui donner l’aspect d’un dieu ou d’un démon. Il s’agirait, selon les textes anciens, de Shennong, souverain mythique de la Chine, inventeur de l’agriculture, représenté ici avec l’aspect effrayant d’un “oni” (diable). » PARIS-MUSÉE DE L'ARMÉE, DIST. RMN-GRAND PALAIS/PASCAL SEGRETTE

  • « George Henry Longly utilise les espaces d’exposition comme un outil d’expérimentation. L’installation intitulée “Le Corps analogue” a été conçue comme une expérience phénoménologique dans laquelle gravité, pression et oscillations agissent sur la perception des visiteurs. Huit armures de daimyo habitent l’exposition et flottent sur une image de chaînes en tension intitulée “Empire State Human” (2018, vinyle adhésif). »

    Vue de l’exposition de George Henry Longly, « Daimyo. Le Corps analogue », Palais de Tokyo

    « George Henry Longly utilise les espaces d’exposition comme un outil d’expérimentation. L’installation intitulée “Le Corps analogue” a été conçue comme une expérience phénoménologique dans laquelle gravité, pression et oscillations agissent sur la perception des visiteurs. Huit armures de daimyo habitent l’exposition et flottent sur une image de chaînes en tension intitulée “Empire State Human” (2018, vinyle adhésif). » AURÉLIEN MOLE/GALERIE VALENTIN, PARIS, ET GALERIE KOPPE ASTNER, GLASGOW

  • « L’artiste manipule ici les dispositifs d’exposition, la lumière et le son qui participent aux mutations successives de l’espace en une arène, un champ de bataille ou encore un espace scénique. Composée avec Nelson Beer, l’œuvre sonore “The Sound of the Fight” (2018, 5’09’’) est une ballade pop d’amour, dans laquelle George Henry Longly chante, et qui nous conduit de l’armure à la peau, de la protection à la vulnérabilité. »

    Vue de l’exposition de George Henry Longly, « Daimyo. Le Corps analogue », Palais de Tokyo

    « L’artiste manipule ici les dispositifs d’exposition, la lumière et le son qui participent aux mutations successives de l’espace en une arène, un champ de bataille ou encore un espace scénique. Composée avec Nelson Beer, l’œuvre sonore “The Sound of the Fight” (2018, 5’09’’) est une ballade pop d’amour, dans laquelle George Henry Longly chante, et qui nous conduit de l’armure à la peau, de la protection à la vulnérabilité. » AURÉLIEN MOLE/GALERIE VALENTIN, PARIS, ET GALERIE KOPPE ASTNER, GLASGOW

  • « “Could be a suit of armour protect you when the furies fly” (George Henry Longly, 2018) est une vidéo composée d’images enregistrées par des robots sous-marins. Là où l’homme ne peut accéder en raison de la forte pression des profondeurs océaniques, des robots téléguidés parcourent, échantillonnent et filment les abysses. A l’image des armures de daimyo, ces outils sont des chefs-d’œuvre de technologie conçus pour prolonger et dédoubler l’homme dans sa quête de territoires. »

    Vue de l’exposition de George Henry Longly, « Daimyo. Le Corps analogue », Palais de Tokyo

    « “Could be a suit of armour protect you when the furies fly” (George Henry Longly, 2018) est une vidéo composée d’images enregistrées par des robots sous-marins. Là où l’homme ne peut accéder en raison de la forte pression des profondeurs océaniques, des robots téléguidés parcourent, échantillonnent et filment les abysses. A l’image des armures de daimyo, ces outils sont des chefs-d’œuvre de technologie conçus pour prolonger et dédoubler l’homme dans sa quête de territoires. » AURÉLIEN MOLE/GALERIE VALENTIN, PARIS, ET GALERIE KOPPE ASTNER, GLASGOW

  • « En temps de paix, les armures des daimyo étaient présentées assises sur leur caisse de rangement. Exposées ainsi, comme le double désincarné des seigneurs, elles symbolisaient la puissance et le pouvoir de leur propriétaire. George Henry Longly interroge les systèmes de présentation de ces objets historiques à l’aura puissante et les intègre au cœur d’un dispositif inédit qui renouvelle notre perception des armures japonaises. »

    Vue de l’exposition de George Henry Longly, « Daimyo. Le Corps analogue », Palais de Tokyo

    « En temps de paix, les armures des daimyo étaient présentées assises sur leur caisse de rangement. Exposées ainsi, comme le double désincarné des seigneurs, elles symbolisaient la puissance et le pouvoir de leur propriétaire. George Henry Longly interroge les systèmes de présentation de ces objets historiques à l’aura puissante et les intègre au cœur d’un dispositif inédit qui renouvelle notre perception des armures japonaises. » AURÉLIEN MOLE/GALERIE VALENTIN, PARIS, ET GALERIE KOPPE ASTNER, GLASGOW

  • « Une série de cent-une sculptures intitulée “Me as a lot” (2018, métal, peinture en spray) contamine l’espace d’exposition. Réalisé à partir de potelets de mobilier urbain, chaque élément a été contraint, plié et froissé. L’ensemble des sculptures participe à une sensation de pression et de pesanteur, que semblent renverser celles qui se déploient sur les murs. »

    Vue de l’exposition de George Henry Longly, « Daimyo. Le Corps analogue », Palais de Tokyo

    « Une série de cent-une sculptures intitulée “Me as a lot” (2018, métal, peinture en spray) contamine l’espace d’exposition. Réalisé à partir de potelets de mobilier urbain, chaque élément a été contraint, plié et froissé. L’ensemble des sculptures participe à une sensation de pression et de pesanteur, que semblent renverser celles qui se déploient sur les murs. » AURÉLIEN MOLE/GALERIE VALENTIN, PARIS, ET GALERIE KOPPE ASTNER, GLASGOW

  • « Dans son travail, George Henry Longly s’appuie sur la technologie, le consumérisme, la culture populaire ou encore l’anthropologie pour interroger les systèmes de présentation et de construction de l’expérience. Dans son exposition au Palais de Tokyo, la représentation d’un masque de privation sensorielle, ou encore la musique pop, créent les conditions d’une rencontre inédite avec les armures, les bannières et les fourreaux de lances ayant appartenu à des daimyo entre les XVIIIe et XIXe siècles. »

    Vue de l’exposition de George Henry Longly, « Daimyo. Le Corps analogue », Palais de Tokyo

    « Dans son travail, George Henry Longly s’appuie sur la technologie, le consumérisme, la culture populaire ou encore l’anthropologie pour interroger les systèmes de présentation et de construction de l’expérience. Dans son exposition au Palais de Tokyo, la représentation d’un masque de privation sensorielle, ou encore la musique pop, créent les conditions d’une rencontre inédite avec les armures, les bannières et les fourreaux de lances ayant appartenu à des daimyo entre les XVIIIe et XIXe siècles. » AURÉLIEN MOLE/GALERIE VALENTIN, PARIS, ET GALERIE KOPPE ASTNER, GLASGOW

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L’exposition « Daimyo. Seigneurs de la guerre au Japon » se tient, jusqu’au 13 mai, sur trois sites proches l’un de l’autre : au Musée national des arts asiatiques-Guimet (MNAAG), à l’hôtel d’Heidelbach qui en est une annexe, et au Palais de Tokyo, tous situés dans le 16e arrondissement, à Paris. Grâce à un partenariat inédit et original, trente-trois armures et objets associés à ces grands gouverneurs provinciaux, issus de la classe militaire, dont la toute puissance régna au Japon du XIIe au XIXe siècle, sont présentés pour la première fois au public. Faisant un lien entre tradition et modernité, Histoire et création actuelle, l’artiste britannique George Henry Longly (né en 1978) conclut ce parcours par huit armures et emblèmes qui dialoguent dans une installation mêlant sculpture, vidéo et son au Palais de Tokyo. En voici, pour Le Monde, un aperçu en images commentées par Michel Maucuer, le co-commissaire de l’exposition pour la partie classique (hôtel d’Heidelbach et MNAAG), et Adélaïde Blanc, pour la partie contemporaine (Palais de Tokyo).

Lire la critique (en édition abonnés) : Tout le savoir-fer des guerriers japonais

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