Andy Summers, le guitariste de Police, expose ses photos à Montpellier

Le Pavillon populaire propose la première rétrospective mondiale consacrée à la deuxième passion du musicien. Avec notamment une plongée dans l’intimité du groupe rock.

 Montpellier (Hérault), le 7 février 2019. Andy Summers a improvisé à la guitare lors de la projection de ses clichés.
Montpellier (Hérault), le 7 février 2019. Andy Summers a improvisé à la guitare lors de la projection de ses clichés. TopSud News/Christian Goutorbe

    Au premier étage du Pavillon populaire de Montpellier (Hérault), on se pousse du coude pour découvrir le carnet intime des années Police immortalisées par Andy Summers, le guitariste du groupe et photographe. Les tirages sont en petit format et en noir et blanc, accompagnés, à la grande joie des fans, d'un écran vidéo qui diffuse en boucle un film de 84 minutes sur la vie et l'œuvre des trois dieux de cette formation de rock iconique : Sting, Stewart Copeland et Andy Summers.

    « C'est dingue. C'est comme si on revenait 20 ans en arrière et comme si on passait pendant quelques minutes derrière la scène de Police ! » s'exclame Stéphanie, comme hypnotisée par l'écran. Elle aurait dû dire 35 ans en arrière… mais quand on aime, on ne sait plus compter.

    Un goût pour la photo qui naît en 1979

    En fond sonore, musique d'ambiance planante créée spécialement par l'auteur de ces 400 clichés. Dans les années 1980, Andy Summers immortalisait tout ce qu'il pouvait pendant les tournées. « Chaque soir, après le spectacle, une fois rentré à l'hôtel, je me douchais, je me changeais et je partais incognito faire des photos, dans les couloirs de l'hôtel et dans la ville où nous nous trouvions. J'avais redécouvert mon goût pour la photographie en 1979 à New York. On posait sans arrêt pour des photographes dans les rues de Manhattan. Une subtile intensité émanait de ces séances », se souvient le guitariste qui, un beau jour, avait fini sa journée chez un vendeur d'appareils de la 5e avenue pour faire l'acquisition d'un Nikon FE. Et c'est ainsi que sa vie a basculé du côté de la photo, comme une nouvelle obsession, mais sans jamais abandonner la musique ni la guitare.

    « Les instantanés de famille étaient intrigants et magiques. Ils étaient enfermés dans deux valises dont mes parents ne se séparaient jamais », ajoute Andy Summers, présent au Pavillon populaire jeudi 7 février. Cerise sur ses photos, le musicien a offert un moment unique : 90 minutes de guitare improvisées en solo sur la scène du Corum de Montpellier, pour illustrer ses clichés. Voyage étonnant, avec seulement quelques lignes mélodiques des titres de Police.

    Musique et photo, des « âmes sœurs »

    « Andy, ce n'est pas une rock star qui fait de la photo. C'est un authentique photographe avec de vraies références : Henri Cartier-Bresson, Ralph Gibson. Et s'il a choisi de s'exprimer en noir et blanc, c'est tout simplement parce qu'il a grandi avec le cinéma des années 1970 qui a façonné son esprit, Truffaut, Bergman… », commente Gilles Mora, directeur artistique du Pavillon populaire, lui-même guitariste de rock et ami de plus de 25 ans d'Andy Summers.

    Dans ses clichés, le musicien aime parfois le flou. « C'est comme une distorsion dans la musique. Tout n'a pas besoin d'être toujours net », estime l'homme aux deux passions, musique et photo, « âmes sœurs et arts non-verbaux ». Et comme les bonnes nouvelles volent toujours en escadrille, la maison Leica va sortir un appareil M10 signé Andy Summers (24 000 €), bientôt suivi par une guitare « Andy Summers » chez Fender.

    « Andy Summers, une certaine étrangeté », photographies 1979-2018. Pavillon populaire de Montpellier (Hérault). Du mardi au dimanche. Jusqu'au 14 avril. Entrée gratuite.