Publicité

Des tensions sur les salaires sont à attendre en 2016

Entreprise & Personnel alerte les entreprises sur le risque de tensions salariales.

ECH22059014_1.jpg

Par Leïla de Comarmond

Publié le 4 nov. 2015 à 01:01

La baisse durable du chômage n'est pas acquise. Le bon chiffre de septembre reste à confirmer. Mais si elle vient à se confirmer, l'an prochain, comme le supposent les dernières prévisions de l'Unédic, elle pourrait bien mettre fin au calme social actuel. Tel est l'avertissement que lance Entreprise & Personnel dans sa note de conjoncture annuelle rendue publique mardi.

L'an dernier, le club de DRH expliquait que ce calme social était l'expression d'une « résignation rageuse » du salariat. Le climat a commencé à évoluer cette année, jugent Michèle Rescourio-Gilabert et Jean-Pierre Basilien, les auteurs de la note. Ils évoquent « un basculement progressif vers des mobilisations, certes indépendantes les unes des autres, chacune sur ses objectifs, mais nourries en arrière-plan par un cran de plus dans le rejet de la politique gouvernementale ». Là est en effet la nouveauté par rapport au scénario classique d'un regain de conflictualité à la suite d'une amélioration du marché du travail. « La politique menée aujourd'hui est comprise par une partie du salariat comme excessivement favorable aux entreprises, déséquilibrée, autrement dit 'de droite' », affirme Entreprise & Personnel qui souligne que les propos d'Emmanuel Macron comme la « posture d'autorité » de Manuel Valls sont perçus comme « autant de provocations ».

« Quant aux 'contreparties' obtenues dans les réformes, elles peuvent être perçues comme abstraites, lointaines, et surtout très éloignées des préoccupations quotidiennes », poursuit le club de DRH. Il évoque l' « échec des réformistes », « dans l'incapacité à faire partager [leur] enthousiasme » pour « les nouveaux droits individuels et collectifs issus des accords interprofessionnels » (complémentaire santé obligatoire par exemple) dans un paysage syndical marqué par une progression de la radicalité.

« Colères catégorielles »

Publicité

Dans ce contexte, la sanction continuera à s'exprimer « dans les urnes plus que dans la rue ». Pas d'explosion sociale en vue. En revanche, les « colères catégorielles » pourraient se multiplier en 2016, contrastant avec le climat « apaisé » que pointait Entreprise & Personnel en 2014. Ces tensions devraient se focaliser « essentiellement autour des négociations annuelles obligatoires et ponctuellement au moment des restructurations ». Attention au risque de « tensions salariales, dont les premières et vives manifestations se sont traduites dans les négociations annuelles obligatoires de 2015 », avertit le club de DRH. Il pointe « le sentiment partagé par beaucoup, à commencer par l'encadrement, d'avoir accepté beaucoup d'efforts ces dernières années tant financièrement que dans l'intensité du travail », et avertit : « Le sentiment d'injustice se nourrit d'un profond sentiment d'inéquité, d'efforts inégalement répartis ». De quoi faire « un cocktail détonant pour peu que des acteurs syndicaux s'en emparent ».

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité