ERDF fait de l'ombre à Think Smart Grids, qui fédère les français du réseau intelligent

Depuis l'ouverture de l'électricité à la concurrence en France, le secteur n'a cessé de se transformer, tant sur le plan technique qu'économique.

Des marchés nouveaux émergent désormais grâce aux smart grids.

Pour ne pas manquer le train en marche, les acteurs français se fédèrent en une association professionnelle, Think Smart Grids (anciennement Réseaux électriques intelligents - Smart-grids France).

Dans l'ombre d'ERDF, figure tutélaire, l'écosystème français se cherche une façon d'exister au plan national et hors des frontières.

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ERDF fait de l'ombre à Think Smart Grids, qui fédère les français du réseau intelligent

Entre dérégulation des marchés depuis 2007 et émergence de nouvelles technologies avec les smart-grids, les métiers de la distribution d'électricité vivent aujourd'hui des mutations profondes. C'est pour accompagner ce mouvement qu'a été créée l'association professionnelle Think Smart Grids (anciennement Réseaux électriques intelligents - Smart-grids France).

 

Mise en œuvre  concrète côté smart-grids du plan Nouvelle France Industrielle d'Arnaud Montebourg, ses statuts ont été signés le 16 avril 2015. Elle vient, il y a peu, de simplifier son nom en Think Smart Grids, afin de clarifier ses ambitions internationales. Fini la division, place donc à la fédération. Enfin presque.

 

Unir des concurrents face a un défi commun

L'association fédère plus de 100 membres adhérents parmi lesquels de nombreux industriels (Alstom, Schneider, Sagem-Com...), des institutionnels (ERDF, RTE...), mais également des PME (Ijenko...), des start-up, des pôles de compétitivité et des acteurs universitaires (Mines Paris Tech, INP Grenoble...). "Notre ambition, explique Philippe Monloubou, président du directoire ERDF mais également président de l'association professionnelle, c'est de réunir tous les acteurs français des smart-grids. Le marché mondial représente 30 milliards d'euros, nous avons l'ambition d'en saisir au moins 20%." Le tout sous la surveillance de deux observateurs : l'Etat et la commission pour la régulation de l'énergie.  

 

Sur le papier, les acteurs sont prestigieux. Mais l'émulsion n'est pas si facile à réaliser : "Certains de nos membres sont des concurrents, glisse Valérie-Anne Lencznar, déléguée générale de l'association. Nous avons à cet égard mis en place une charte éthique pour régir leurs interactions." 

 

L'ambition de l'association? Financer des démonstrateurs (comme par exemple Nice Grid) à travers un programme d'investissement de 85 millions d'euros... mais aussi changer d'échelle. "Pour nous, c'est l'occasion d'apprendre à travailler ensemble, précise Serge Subiron, PDG d'Ijenko, fournisseur de technologies smart grid domestique, qui est aussi le deuxième vice président délégué aux PME de l'association. Mais la question récurrente de nos clients est de savoir où nous avons déjà déployé nos solutions. Il nous faut aller au delà du démonstrateur pour passer à une expérimentation à plus large échelle."  Pour Valérie-Anne Lencznar, "il s'agit d'exporter nos savoir-faire."

 

Rampe de lancement internationale

Vers l'infini, et au delà ? "On ne va pas non plus attaquer le monde entier, tempère Serge Subiron. Il s'agit d'abord de déployer des projets en France, puis de saisir des opportunités plus internationales à travers des défis locaux." Ijenko ambitionne ainsi d'ouvrir une antenne à Singapour : "La ville se veut le modèle-phare de l'Asie du sud vis à vis de l'énergie solaire, détaille-t-il encore. Il y a beaucoup de potentiel pour nos activités du côté des smart buildings et de L'IoT."  

 

Pour les PME et surtout les start-up, le défi est donc de taille : aller conquérir de nouvelles parts de marchés à l'étranger, sans attendre qu'elles existent aussi en France. "Adhérer à l'association a été un véritable accélérateur international,  témoigne ainsi Clara Trevisiol, fondatrice de MonaBee, start-up lyonnaise spécialiste du smart grid photovoltaïque. Les start-up ont l'agilité, mais il leur manque la visibilité à l'international. L'association nous aide à proposer une offre globale, en nous aidant à mieux connaître la concurrence."

 

Dans l'ombre d'ERDF

"Ce sont les tarifs d'achat et de revente de l'énergie qui changent les comportements, plus que les technologies", observe encore Serge Subiron en référence à la situation allemande, où de nombreux particuliers produisent de l'électricité (par exemple d'origine photovoltaïque) quitte à la réinjecter sur le réseau le montre. Charge alors au distributeur de garantir l'équilibre global du réseau.

 

Le rôle d'ERDF, celui de chef d'orchestre qui nivelle et garantit la charge du réseau électrique, est  stratégique au sein de l'écosystème français. Et les enjeux ne sont pas seulement économiques, mais aussi reglementaires. L'association comporte ainsi une commission thématique en charge des relations institutionnelles, en France et en Europe.

 

"ERDF, en se séparant d'EDF, a perdu un avantage en R&D dont elle bénéficiait, avance l'un des exposants membre de l'association présents sur le salon Utility Week à Vienne. Pour compenser, l'entreprise a créé des chaires d'excellence industrielle qui distribuent des financement à des acteurs universitaires." A travers ce type d'initiatives, comme sa prise de position forte dans l'association professionnelle, le distributeur français cherche à s'asseoir une position incontournable en France... tout comme à l'étranger. L'entreprise française est ainsi membre du réseau des distributeurs européens (EDSO), où ERDF est représentée à la vice-présidence par Christian Buchel, son Chief digital international officier.

 

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