Alexandra Boisramé, présidente de la FNUJA

La Semaine Juridique Edition Générale n°29

LA SEMAINE DU DROIT LES ACTEURS

Alexandra Boisramé, présidente de la FNUJA

Alexandra Boisramé est la nouvelle présidente de la Fédération nationale des Unions de Jeunes Avocats (FNUJA). Elle succède à Emilie Chandler.

À l’issue du 74 e Congrès de la FNUJA, le 27 juin à Bastia, Alexandra Boisramé a pris la présidence de la FNUJA. L’aboutissement d’un parcours syndical et associatif débuté dès sa prestation de serment en 2006. À l’UJA d’Aix-en-Provence dont elle fût présidente (2011-2012), puis comme trésorière et vice-présidente du bureau la FNUJA, elle s’est engagée pour « faire avancer une profession très tournée vers elle-même », et ne pas se focaliser uniquement sur son cabinet. Native de Gap dans les Hautes-Alpes, l’avocate âgée de 37 ans, grandit dans une petite station de ski où rien ne la destinait à des études de droit. Son père est moniteur de ski et tient avec son épouse un magasin de sport, et c’est sur des skis qu’elle passe le plus clair de son temps, adepte de la compétition sportive jusqu’à l’adolescence. Un environnement qui forge un tempérament et la volonté de se hisser au sommet. Loin des montagnes, elle choisit de poursuivre sa trajectoire sur les traces d’une cousine avocate, à la faculté d’Aix-en- Provence, où, après l’Institut de droit des affaires, elle obtient le CRFPA en 2004. Du métier, elle parle comme d’un exercice d’équilibriste, un vrai slalom, « un jour on est épanoui, le lendemain, on est désespéré par un mauvais résultat. Il faut être dégourdi, ne pas avoir peur d’aller au-devant des difficultés, et en toutes circonstances garder l’humilité, la confraternité ». Devenue avocate « généraliste », Alexandra Boisramé a repris le cabinet d’un ancien avoué et s’est mise à la procédure d’appel. Mais au-delà, « aujourd’hui, en plus du métier, les avocats doivent assumer une position de chef d’entreprise pour que leur cabinet soit rentable ». Avec la « caravane de l’installation et de l’association des jeunes avocats », une idée originale de la FNUJA, Alexandra Boisramé a sillonné les barreaux. Aux jeunes avocats, le syndicat parle entreprenariat, gestion de cabinet, création d’un business plan, facturation des honoraire,  nouvelles technologies. Des domaines insuffi samment explorés par les écoles d’avocats. « À côté de la robe, de la carte de visite, et de la plaque, quand un avocat s’installe aujourd’hui, il doit créer son site Internet », commente la nouvelle présidente de la FNUJA qui trouve encore frileux son barreau sur ces aspects d’innovation, et l’encourage à se doter d’un Incubateur, comme son voisin marseillais. L’avocat du futur ? Alexandra Boisramé veut en être, convaincue qu’elle n’exercera plus de la même manière dans 10 ans : « La demande des clients a changé, c’est la loi de l’offre et de la demande. Les avocats n’ont pas de pré carré, ils doivent s’adapter tout en conservant leurs propres règles comme le secret professionnel ». À la FNUJA, syndicat regroupant l’ensemble des UJA de France, la nouvelle présidente veut être en pointe sur les outils modernes. Précurseur du e-cabinet, la Fédération travaille sur la justice prédictive. Le syndicat, majoritaire au sein du Conseil national des barreaux (CNB), y défend ses positions : contre le projet de collaboration qualifiante votée par le CNB, pour un contrat de professionnalisation, contre l’augmentation des frais d’inscription à l’examen du barreau et pour un congé maternité adapté. Sans concession lors de son discours d’investiture, la nouvelle présidente en appelle aussi à une évolution de la gouvernance : « Nous sommes devant le mur : notre institution nationale risque de disparaître ». Et de défendre la FNUJA « Je ne laisserai jamais plus dire que nous sommes un simple comité des fêtes (…), que les syndicats sont des boîtes à idées, nous avons une force de travail indiscutable, des positions à défendre ». Investie, combative et dynamique, cette maman d’un bébé de 16 mois, qui tous les jours prend la route de Nîmes où elle est établie, a devant elle une année chargée : la Convention nationale des avocats en octobre, les élections au CNB, et, plus festif, les 70 ans de la FNUJA.

LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE N°29 – 17 JUILLET 2017

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AUTEUR(S) : N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck

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