Discours aux EGC 2015

Bernard Cazeneuve : "Les valeurs républicaines sont largement celles de l'évangile"

Au terme de deux jours de rencontres et de tables rondes, c'est le ministre de l'Intérieur lui-même qui est venu prononcer le discours de clôture des débats aux Etats généraux du christianisme organisés par La Vie. Dans la cathédrale de Strasbourg, Bernard Cazeneuve a notamment souligné que « la France est historiquement un pays de tradition chrétienne », que « les valeurs républicaines, qui sont aussi largement celles de l'évangile, constituent l'une des clés du renouveau » et a souhaité – rappelant les attentats de janvier dernier – que le dialogue interreligieux alsacien « puisse gagner tout le territoire national » dans un souci d'apaisement et de fraternité. Une prise de position forte alors que certains remettent en cause l'existence du Concordat en Alsace-Moselle.
Publié le 03/10/2015 à 18h05, mis à jour le 06/10/2015 à 17h23 • Lecture 16 min.
© Jean-Matthieu Gautier / Ciric pour La Vie

© Jean-Matthieu Gautier / Ciric pour La Vie • JEAN-MATTHIEU GAUTIER / CIRIC POUR LA VIE

Discours complet de M. Bernard Cazeneuve :

Monsieur le Préfet,
Monsieur l’archevêque de Strasbourg,
Mesdames Messieurs,

Je tiens à remercier La Vie pour cette invitation qui me permet de contribuer aux « Etats généraux du Christianisme » et qui m’offre l’occasion de m’exprimer pour la deuxième fois en deux semaines, dans l’enceinte même d’une cathédrale.

Le 20 septembre dernier en effet, le diocèse de Créteil m’a fait l’honneur et l’amitié de me convier à la dédicace de sa cathédrale, la première du XXIème siècle dans notre pays. J’ai éprouvé la sérénité de ce lieu. J’ai admiré la beauté de sa voute contemporaine se dressant dans le ciel d’Ile-de-France. J’ai senti ce jour-là notre assemblée, où se mélangeaient pourtant les clercs, les laïcs, les croyants de toutes les confessions mais aussi les incroyants, saisie par une authentique émotion à l’idée que notre pays était encore capable d’édifier de tels monuments, signes visibles de l’invisible, et de prolonger ainsi le fil d’une histoire vieille d’un millénaire.

Me voici donc placé aujourd’hui à l’autre extrémité de cette histoire, en quelque sorte, au sein de cet édifice grandiose, qui incarne depuis mille ans le destin tourmenté de l’Alsace, de la France et de l’Europe, leurs prouesses comme leurs épreuves. Aucun Français ne peut contempler sa flèche sans se souvenir du « serment de Koufra » que Leclerc fit prêter aux soldats de l’armée d’Afrique, ni de la « Proclamation aux habitants de Strasbourg » qu’il adressa au lendemain de la libération de cette ville, le 23 novembre 1944 : « Pendant la lutte gigantesque de quatre années menée derrière le générale de Gaulle, la flèche de notre cathédrale est demeurée notre obsession. »

Pourtant, ce lieu par excellence de notre mémoire nationale porte aussi la marque d’autres hi

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