Aide aux réfugiés: Tokyo préfère l’argent à l’asile
810 millions de dollars, c'est la somme que le Japon entend débloquer pour venir en aide aux réfugiés syriens et irakiens. Une somme versée aux agences onusiennes, soit l'équivalent, ou presque, de l'aide de l'Union européenne. Le Premier ministre Shinzo Abe devrait l'annoncer lors de son discours prévu demain à New York. Il faut dire qu'en matière d'asile, le Japon est l'un des pays les moins accueillants au monde.
Publié le :
Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
L’an dernier, sur 5 000 demandes d’asiles, le Japon n’en a accordé que 11 et 6 en 2013 dont 3 à des Syriens. En juillet, le bureau de Tokyo du Haut commissariat pour les réfugiés a demandé au gouvernement japonais d’accueillir des réfugiés syriens au nom des valeurs humanitaires. Il attend toujours une réponse.
Entre temps, le ministère de la Justice a décidé de durcir encore plus les conditions d’accès au statut de réfugié. Les réfugiés n’ont droit qu’à des visas spéciaux de protection humanitaire, mais pas au statut de réfugié de plein droit, lequel donne accès à davantage d’aides sociales.
Pénurie de main d'oeuvre
Le Japon est confronté à une démographie désastreuse. Sa population diminue, mais le gouvernement continue de privilégier l’aide financière à l’accueil de réfugiés. Les entreprises japonaises souffrent d’une pénurie de main d’œuvre et appellent à une plus grande ouverture à l’immigration. C’est aussi l’une des plus restrictives au monde. « La politique que mène le Japon en ce domaine est celle que nous souhaiterions appliquer en France », expliquait ainsi à RFI un responsable du Front national de passage à Tokyo, il y a quelques années.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne