La Russie et l’Ukraine, réunies à Bruxelles par l’Union européenne, ont fixé un protocole d’accord sur les livraisons de gaz russe à l’Ukraine, cet l’hiver, et à travers elle à l’Europe (15 % de l’approvisionnement de l’UE), vendredi 26 septembre au soir. Ces livraisons étaient suspendues depuis le 1er juillet.
L’accord s’ouvrirait dès le 1er octobre et courrait jusqu’à la fin de mars 2016. Pour Bruxelles, il s’agit d’une « étape cruciale vers l’assurance que l’Ukraine ait des réserves de gaz suffisantes pour l’hiver à venir et pour qu’il n’y ait aucune menace pour un transit continu et fiable de la Russie vers l’UE ».
La Russie et l’Ukraine étaient engagées dans un bras de fer sur le prix du gaz depuis l’arrivée au pouvoir de pro-occidentaux à Kiev au début de 2014. Après une première interruption des livraisons de plusieurs mois en 2014 puis un accord provisoire pour assurer du gaz à l’Ukraine pendant l’hiver, les livraisons avaient été de nouveau suspendues sur fond d’une guerre dans l’est de l’Ukraine, où combattent des troupes russes aux côtés de séparatistes locaux, qui a déjà fait 8 000 victimes. Les contacts s’étaient accélérés ces dernières semaines à l’approche de la saison froide, synonyme d’augmentation de la consommation en Ukraine et en Europe. L’Ukraine est dépendante du gaz russe pour moitié de sa consommation domestique.
Un accord « acceptable » pour stabiliser l’Ukraine
L’Ukraine s’est engagée à « sécuriser le transport de gaz naturel via son territoire vers l’UE, notamment en ajoutant 2 milliards de mètres cubes de gaz » en octobre à ses réserves. Kiev a jugé « acceptable » l’accord conclu, qui contribuera, selon le ministre Vladimir Demtchychyne à la stabilisation économique de son pays. L’opération se fera entre l’opérateur gazier ukrainien Naftogaz et le russe Gazprom.
L’Union européenne s’est engagée à faciliter le financement des achats ukrainiens, en particulier auprès d’institutions financières internationales comme la Banque mondiale ou le FMI, « mais ne fournit pas de financements supplémentaires », a souligné M. Sefcovic. Par ce biais, « au moins 500 millions de dollars devraient être disponibles d’ici la fin de l’année », selon le communiqué de la Commission.
De son côté, la Russie a confirmé vendredi soir avoir baissé le prix du gaz vendu à l’Ukraine. Un décret qui détaille la formule déterminant les droits douaniers appliquée aux ventes de gaz russe a été publié. Elle revient, selon les agences russes, à une remise de 24,6 dollars pour 1 000 m3 par rapport au contrat en vigueur, et donc à un prix de 227,4 dollars pour 1 000 m3.
Pour témoigner de sa bonne volonté, Gazprom ne met plus en avant la colossale dette gazière de l’Ukraine (4,45 milliards de dollars selon Kiev, quatre fois plus selon la Kremlin). Et le groupe russe renonce à une clause, dite « take or pay » qui prévoit l’achat et le paiement d’un volume minimal de gaz.
Les prix sont « à un niveau comparable à celui appliqué aux pays voisins de l’UE », a indiqué le ministre russe de l’énergie, Alexandre Novak, évoquant un rabais « d’environ 20 dollars ». « Nous ne ménagerons pas nos efforts pour éviter tout problème », a-t-il assuré.
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