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Création d'entreprise

Un millennial sachant slasher, un entrepreneur à succès?

Cumuler les activités est presque devenu une norme pour les "millennials", la génération née avec Internet. Une agilité qui reste à canaliser.
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Start-up
Les Français sont moins nombreux à vouloir travailler dans une start-up ou lancer la leur que la moyenne mondiale.
(c) DR

C’est une femme qui parle plus vite que son ombre. Il lui faut pourtant plusieurs minutes pour décliner l’éventail de ses activités professionnelles. A 30 ans, Emmanuelle Duez est à la tête de The Boson Project, cabinet de conseil dédié aux ressources humaines des "millennials" (la génération née avec Internet), cofondatrice de l’association WoMen’Up, qui promeut la mixité en entreprises, réserviste de la Marine nationale, membre du Cercle du leadership, et administratrice d’Adeo (maison mère de Leroy Merlin) et de Kindy.

Une femme d’affaires nouvelle génération? Ou plutôt l’exemple-type du slasher, néologisme anglophone qui se réfère à la barre oblique /, emprunté à la grammaire du Web? Un terme branché pour désigner une réalité ancestrale: avoir plusieurs activités. Mais qui a pris de l’ampleur, justement, chez les "millenials". "La grande nouveauté, pour eux, c’est l’arrivée des nouveaux métiers liés au digital, qui rendent la multiactivité accessible", souligne Manuela d’Halloy, directrice générale du Who’s Who in France, l’annuaire des élites françaises, dont les nouvelles recrues se distinguent par des notices aussi longues que celles des barbons de l’establishment: "Sur nos 22 000 membres, 42% ont désormais au moins une activité complémentaire."

Epanouissement professionnel

Le phénomène du slashing date en réalité de la première génération du Web. "Certains ont connu un succès qui leur a permis de devenir multiactifs", précise Jean-David Chamboredon, président de France Digitale. Comme Marc Simoncini, fondateur de Meetic, mais aussi d’une marque d’optique en ligne, Sensee, et investisseur en série avec son fonds Jaïna Capital, qui vient même de créer un vélo de luxe, Heroïn. Ou, bien sûr, Jacques-Antoine Granjon, cofondateur de Vente-privée. com, par ailleurs business angel invétéré et propriétaire de théâtres parisiens.

Chaque slasher a son mode de fonctionnement propre, mais tous affirment avoir choisi, précisément, de ne pas choisir entre plusieurs passions. Emmanuelle Duez le revendique: "Un slasher vit son épanouissement professionnel dans la diversité des expériences. La capacité à se réinventer sera la condition de survie dans un marché professionnel précarisé."  Mais ces activités multiples ont souvent un fil rouge. C’est celui de la mode pour Laure Hériard-Dubreuil, 38 ans, fondatrice de l’enseigne The Webster, qui dispose de vastes magasins à Miami et à Houston, créatrice de collections capsules, notamment pour Le Bon Marché, ambassadrice de la marque de maillots de bain Eres. Tout cela en plus de son mandat d’administratrice au sein de l’empire familial, Rémy Cointreau.

Organisation millimétrée

Cette accumulation d’activités professionnelles a un prix : une organisation millimétrée. De 8 à 21 heures pour Emmanuelle Duez : même les temps de transport sont optimisés pour caler des appels téléphoniques. Pour épurer ses 300 courriels quotidiens, une règle: "Je délègue, je les répartis dans mon équipe, même les plus délicats à gérer." La clé est donc de bien s’entourer. "Dans mon équipe, chacun a des responsabilités bien établies, et nous nous complétons les uns les autres", détaille Laure Hériard-Dubreuil. Autre conseil, garder le contrôle. "Je fixe les réunions, les rendez-vous, je choisis les lieux qui m’arrangent", poursuit l’héritière multitâche. Dernière règle: ne pas se laisser dévorer. Plusieurs activités professionnelles, très bien. Mais jamais après 21 heures ni le week-end. Le bon slasher peut jouer de tous ses talents, mais en gardant la raison.

Un cerveau configuré par le net
Les jeunes entrepreneurs qui ont grandi avec Internet sollicitent-ils leur cerveau de façon différente? "Internet apprend à trouver des informations plus rapidement et à être multitâche. Mais les études sont trop récentes pour percevoir une influence des usages liés à Internet sur notre cerveau", dit Catherine Thomas-Antérion, neurologue et membre de l’Observatoire B2V des mémoires. Une chose est sûre, avec leur smartphone à portée de main, "les jeunes recourent moins à la mémoire. Et la multiplication des tâches atténue la capacité de concentration". Dans Internet rend-il bête? (éd. Robert Laffont, 2011), Nicholas Carr assurait que la lecture en diagonale sur le Web rendait difficile celle d’ouvrages entiers. "Dans tout progrès, il peut y avoir des régressions et des améliorations: Internet ne va pas remplacer tous les apprentissages", conclut Catherine Thomas-Antérion.

 

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