Noé (13 ans) est heureux : il a retrouvé sa chambre ! Carrelage neuf, murs fraîchement repeints, nouvelles fenêtres… Combien de fois avait-il rêvé de ce moment tant espéré, dans le camp de réfugiés où il vivait ? Il avait à peine 9 ans quand, le 6 août 2014, sa famille perdait tous ses biens en fuyant la menace de l’organisation État islamique pour se réfugier à Erbil, 80 km plus loin.

Convaincus de rester en Irak

Pendant que les extrémistes pillaient et incendiaient les villages chrétiens de la plaine de Ninive, Noé et sa famille ont survécu grâce à l’aide fournie par des églises partenaires de Portes Ouvertes, comme des dizaines de milliers d’autres chrétiens déplacés. Ces années ont été très dures pour Hathem et Almas, les parents de Noé. Mais ils n’ont pas baissé les bras, convaincus et déterminés à revenir vivre à Karamles. Après la libération de la plaine de Ninive en octobre 2016, ils ont dû encore attendre que le gouvernement autorise l’accès aux villages sécurisés, en août 2017.

Patience et reconstruction

Le retour a été aussi un choc : la maison familiale avait été brûlée, comme 446 autres habitations de Karamles. Il ne restait que des murs et un toit calcinés. Noé et sa famille ont dû vivre dans la maison moins endommagée d’un oncle et d’une tante qui avaient quitté l’Irak. Mais l’espoir était bien là : «C’est si bon d’être de retour !», déclarait Almas il y a un an. Très vite, la communauté chrétienne a formé des comités pour coordonner la restauration des maisons et organiser le retour de la population. La priorité a été donnée aux maisons les moins touchées, réparables à moindre frais. Hélas, la maison de Noé n’en faisait pas partie. Il a fallu attendre son tour. Mais la détermination et la foi ont motivé son père : «Je suis un travailleur. Quand je vois quelque chose à faire, je le fais !», dit-il. Aujourd’hui, la famille de Noé a recommencé à cultiver des légumes autour de la maison rénovée.

L’espoir grandit dans la plaine de Ninive

Avec le soutien de Portes Ouvertes, 944 maisons de familles chrétiennes étaient restaurées fin juin 2018. Et selon les comités mis en place par les églises locales, 8 744 familles sont revenues dans neuf villages de la région.