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Le numérique au service de l’économie sociale et solidaire

Pierre Nanterme, PDG d’Accenture, le « digital social » remplace le don — qui sur le long terme instaure une relation de dépendance —, par le financement d’une économie locale, viable et durable et bénéficie directement aux emprunteurs, limitant les coûts administratifs et les intermédiaires.

Publié le 19 juin 2015 à 14h26, modifié le 19 juin 2015 à 12h31 Temps de Lecture 3 min.

MicroWorld permet à des salariés, des particuliers, des entreprises ou des fondations de financer, sous forme de prêts sans intérêts, des projets d’entrepreneurs dans le monde entier (photo: capture d'écran de la page d'accueil de MicroWorld).

La transformation numérique ne doit pas se cantonner aux entreprises et à la consommation mais servir aussi l’économie sociale et solidaire. Ouvrons les yeux et réalisons le champ extraordinaire né de l’alliance entre digital et social. Grâce à la microfinance, une minute suffit pour changer une vie et contribuer, en quelques clics, à lancer ou pérenniser l’activité d’un éleveur en Tanzanie, d’un artisan au Pérou, d’une entrepreneuse au Liban…

Microcrédit, maxi-impact

La combinaison entre microfinance, numérique et réseaux sociaux crée un effet démultiplicateur sans précédent. En permettant de faire connaître des initiatives de microfinance à très large échelle et à moindre coût, ce sont des millions de prêteurs potentiels à travers le monde qui peuvent être invités, sans contrainte de lieux ni de temps, à soutenir des projets extrêmement concrets qu’ils choisissent eux-mêmes.

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L’impact de ces prêteurs, même s’ils s’engagent de manière limitée, est considérable. Pour eux, le risque est quasi nul. Les quelques euros ou dizaines d’euros de financement ne représentent pas, dans leur quotidien, un enjeu vital. Pour les emprunteurs en revanche, ce prêt change radicalement et durablement leur vie. Il représente le socle d’une autonomie économique et sociale, et se traduit sur le terrain par des bénéfices aussi bien pour les familles que pour l’émancipation des femmes.

Dès lors, qu’attendons-nous pour offrir aux employés de nos entreprises l’occasion de prendre part à ces changements ? Plus que des moyens numériques et financiers, une impulsion et une implication des dirigeants sont essentielles, à l’image de ce qu’a permis le partenariat entre Accenture et la Fondation Positive Planet.

En deux ans, 20 % des salariés d’Accenture France ont financé plus de 800 entrepreneurs dans le monde à travers le site Web MicroWorld. Dans une prochaine vague, cette plate-forme de microfinance s’ouvrira aux employés des filiales d’Accenture en Italie, Espagne, Colombie et Pays-Bas, soit 25 000 nouveaux prêteurs potentiels.

Prêts sans intérêts

MicroWorld permet à des salariés, des particuliers, des entreprises ou des fondations de financer, sous forme de prêts sans intérêts, des projets d’entrepreneurs dans le monde entier — projets évalués et validés par des instituts de microfinance locaux. Une fois le projet réalisé, le prêt est remboursé entre six mois et un an et demi. Le prêteur est alors libre de réinvestir cette somme ou de la créditer sur son compte.

Convaincus par les résultats de cette initiative digitale et sociale, nous lançons aujourd’hui un appel aux dirigeants d’entreprise : nous avons tous une responsabilité et un intérêt à nous impliquer dans la transformation sociale, pour les raisons suivantes.

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Comme l’explique la théorie de l’évolution, la viabilité d’un écosystème résulte directement de sa diversité. Transcrit sur le plan économique, cela signifie qu’une entreprise ne peut s’enrichir à long terme qu’en contribuant à l’enrichissement économique, écologique et humain des territoires dans lesquels elle agit. Faire converger retour sur investissement social (SROI [pour social return on investment]) et retour sur investissement financier (ROI) va donc dans l’intérêt des sociétés et de la société.

Les salariés sont en demande d’expériences qui ont du sens, d’inscription dans le temps long, d’une « contribution sociale généralisée ». Quel que soit leur âge ou leur fonction, ils valorisent les actions d’engagement social soutenues par leur employeur, tels que le mécénat, le tutorat de compétences, le microcrédit, ou encore l’investissement dans l’économie solidaire, qui nourrissent l’implication personnelle et la mobilisation collective.

Changement à grande échelle

Incarnant les valeurs de l’entreprise, l’engagement social est aussi un prolongement de l’activité économique. La collaboration d’Accenture avec Positive Planet fait sens parce que nos métiers sont fondés sur la matière grise, le numérique, l’esprit d’entrepreneuriat et l’innovation. De même, il est logique que Danone s’engage dans la sécurité alimentaire ou Engie dans l’accès universel à l’énergie.

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Le digital social représente donc une chance sans précédent : il bénéficie directement aux emprunteurs, limitant les coûts administratifs et les intermédiaires. Il remplace le don — qui sur le long terme instaure une relation de dépendance —, par le financement d’une économie locale, viable et durable.

Le digital social incarne également un changement à grande échelle : une initiative comme « Skills to succeed » d’Accenture a aidé en cinq ans plus de 800 000 personnes dans le monde à trouver un emploi ou à créer une entreprise. Au total, plus de trois millions de personnes seront soutenues d’ici 2020. Nous avons donc l’opportunité et la responsabilité de réunir entreprises et ONG, digital et social, dans une vision partagée du bien commun, qui favorise l’ascension ou la mobilité sociale de millions de personnes à travers le monde.

Pierre Nanterme (PDG d’Accenture)

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