Livre

Mieux s’informer pour mieux dépenser

Bien des Québécois dépensent beaucoup, s’endettent, épargnent peu, planifient mal leur retraite ou se dirigent, financièrement, vers une situation de non-retour. Pendant cinq ans, la journaliste Isabelle Ducas l’a constaté, semaine après semaine, en parlant à des gens en quête de solutions pour réduire leurs dépenses, recommencer à souffler ou revenir à l’essentiel. 

Elle lance cette semaine le livre Histoires de fric, qui regroupe une trentaine d’histoires assorties à des conseils et analyses détaillées d’experts, d’abord publiées dans la rubrique Train de vie de La Presse. Entrevue avec l’auteure.

Il y a ces couples étouffés par une hypothèque et le paiement de deux voitures, par des marges de crédit toujours plus lourdes, ceux qui veulent investir dans le vin, dans un voyage autour du monde, qui ont fait de mauvais placements… Qu’est-ce qui vous a le plus marquée, au fil des discussions avec des femmes et hommes en quête de solutions financières ?

Comme on ne vulgarise pas souvent, bien des gens voient les questions financières comme quelque chose de très complexe. Ils ont peur des chiffres. Mais l’argent, ce n’est pas que des chiffres. C’est souvent se demander quelles sont ses priorités et quels sont les meilleurs choix à faire. Souvent, ceux à qui je parle sont gênés. Les questions que je leur pose en entrevue leur font déjà prendre conscience de bien des choses ! Tout à coup, ils se rendent compte qu’ils dépensent plus d’argent qu’ils n’en gagnent. Certains, qui se retrouvent dans des situations qui les angoissent, nous remercient, car ils ont des débuts de réponse.

À l’heure où la dette des ménages canadiens atteint 167 % des revenus, comme vous le rappelez dans Histoires de fric, que voulez-vous passer comme message avec ces témoignages ?

Les gens n’ont pas de vision d’ensemble de leur situation.

Et il y en a plus qu’on croit qui peinent à arriver à la fin du mois. La voiture est la source de gaspillage la plus incroyable, selon moi. Et laisser aller un solde sur sa carte de crédit est l’une des pires décisions que l’on puisse prendre. Or, il faut arrêter de penser que ne pas aller au resto aussi souvent que ses voisins est douloureux. On a perdu l’habitude de choisir en fonction de ses propres intérêts et priorités… et de ses moyens ! Les réseaux sociaux sont mauvais pour ça ! Les photos de voyages dans le Sud, de nouvelles voitures, de nouvelles robes…

Les institutions financières sont en partie à montrer du doigt, car elles rendent le crédit trop facile. Mais c’est d’abord une responsabilité personnelle de s’informer et de s’occuper de ses affaires pour ne pas être à la merci des banques.

Quel est le principal intérêt d’avoir regroupé ces études de cas des cinq dernières années, selon vous ?

Ce livre aide à se prendre en main, à prendre des décisions, à se poser les bonnes questions, notamment pour comprendre ce que les conseillers financiers proposent. C’est un livre de référence qui permet d’avoir sous la main une mine d’informations sur différentes étapes de la vie. Les gens s’intéressent à une question financière au moment où ça les touche. J’ai donc regroupé des cas diversifiés de personnes dans la deuxième partie de leur vie active. Toutes de vraies situations avec de vraies données, car l’intérêt de ceux qui m’ont contactée au fil des ans est d’avoir une réponse éclairante sur leurs problèmes et préoccupations.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.