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Comment les « digital natives » vont forcer l’entreprise à bouger

À la tête du Boson Project, un cabinet de conseil « nouvelle génération », Emmanuelle Duez sonde les salariés et explique aux managers pourquoi les jeunes recrues doivent être écoutées.

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Publié le 04 juin 2015 à 19h26, modifié le 04 juin 2015 à 17h31

Temps de Lecture 2 min.

Dirigeante du cabinet de conseil Boson Project.

On l’imagine volontiers en leader étudiante. Emmanuelle Duez a la fibre militante, un enthousiasme communicatif et parle pour sa génération. Ses idées, elle ne les défend pas dans la rue mais dans les comités exécutifs des grandes entreprises où elle tente d’introduire du « fun » et du « kif », parmi d’autres valeurs cardinales.

« Les jeunes sont en train d’inventer un nouveau modèle économique. En témoigne la multitude de start-up créées par des digital natives [enfants du numérique] et régies par des règles et des philosophies assez inédites : leadership tournant, organisation à trois niveaux hiérarchiques maximum, collaboration avec la concurrence… », explique-t-elle. Les grandes entreprises feraient bien de s’en inspirer si elles ne veulent pas voir les talents fuir vers ces nouveaux champions plus agiles.

« Un changement en profondeur »

Une étude menée en 2014 par l’Edhec auprès de 1 500 jeunes diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieurs montre que 43 % d’entre eux ont quitté leur entreprise moins de deux ans après y être entrés parce qu’ils n’avaient pas la possibilité d’y acquérir de nouvelles compétences ou d’évoluer vers un autre poste.

D’après une autre enquête menée par le cabinet Deloitte auprès de 7 800 jeunes actifs dans le monde, 70 % de ceux que l’on nomme les « millennials » (vingtenaires nés avec Internet) ne s’identifient pas au modèle traditionnel de l’entreprise et se verraient plutôt travailler à leur compte. Ils perçoivent les entreprises actuelles comme peu innovantes, trop centrées sur le profit à court terme et peu concernées par le développement personnel de leurs salariés.

« L’erreur serait de ne rien faire en croyant que l’orage va passer, estime Emmanuelle Duez.

Ce n’est pas un simple problème de génération mais un changement en profondeur du modèle de l’entreprise, que la génération suivante va accentuer. » Composé d’une dizaine de consultants, tous âgés de moins de 30 ans, le Boson Project se place en accompagnateur de ces changements radicaux.

Depuis 2012, le cabinet a déjà réalisé une dizaine de missions auprès de grands groupes (EDF, Capgemini, Havas et même le ministère de l’économie et des finances) mais aussi de sociétés plus petites, comme Alloresto, une PME d’une soixantaine d’employés dont la plupart ont entre 25 et 35 ans. « Un effectif jeune aux attentes fortes », souligne son PDG, Sébastien Forest. « Les nouveaux arrivants n’acceptent plus automatiquement le lien hiérarchique. Ils ont besoin d’être bluffés par leurs chefs et de se sentir épaulés dans leur développement personnel », analyse-t-il.

La mission du Boson Project, qui a duré plusieurs mois, a commencé par des entretiens individuels visant à cerner les attentes de chacun. « Nous allons voir en premier ceux qui sont arrivés les derniers dans l’entreprise, explique Emmanuelle Duez. Nous en tirons un “rapport d’étonnement” qui est très politiquement incorrect car toutes les réponses sont anonymes. » Après une deuxième série d’entretiens avec les managers, le cabinet formule ses propositions.

Des projets encouragés

Emmanuelle Duez a créé The Boson Project dès ses études terminées car elle n’envisageait « pas autre chose que l’entrepreneuriat ». Elle est aussi à l’origine du projet WoMen’up, un think tank qui réunit chefs d’entreprise et jeunes diplômés autour des questions de parité et d’équilibre vie professionnelle-vie privée

L’association vient de lancer son propre incubateur, le Propulseur de potentiels, afin de faire éclore une nouvelle génération de cadres capable d’accélérer les changements en cours dans les entreprises.

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