Sept femmes l'accusent d'agression sexuelle : violeur en série ou séducteur ?

  • La balance de la justice.
    La balance de la justice. Photo d'illustration
Publié le , mis à jour
Jean Cohadon

Devant la cour d'assises, Florian Varin est accusé d'agressions sexuelles, de viols et d'une tentative de meurtre à Toulouse en novembre 2012. Sept parties civiles face à un accusé qui n'a pas reconnu grand-chose lors de l'instruction.

Marion, Claire, Wendy, Pauline, Eva, Elora, Marie… Ces lycéennes, étudiantes ou juriste, vivaient au Mans, à Rennes, à Niort où simplement passaient une soirée à Toulouse. Ces femmes ont un point commun : entre décembre 2011 et novembre 2012, elles ont croisé Florian Varin, aujourd'hui âgé de 23 ans. Ce garçon athlétique, plutôt beau gosse, doit répondre de divers crimes et délits devant la cour d'assises de la Haute-Garonne, notamment d'une tentative de meurtre accompagné, ou suivi, d'un viol à Toulouse. Cet homme encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Son arrestation remonte au 8 novembre 2012, à Saint-Jean en banlieue de Toulouse. Les enquêteurs de la sûreté départementale le cherchaient depuis quatre jours, après la plainte pour viol d'une jeune femme, qui inconsciente après une strangulation s'était réveillée dans un container poubelle du côté des allées de Brienne, au cœur de Toulouse. Cette nuit-là, elle rentrait chez une amie après une soirée de fête quand elle a croisé un homme «qui voulait dormir un peu», nous avait-elle raconté. Seulement très vite cet individu «ni un clochard ni un camé surexcité» était devenu ultra violent, brutalisant, assommant la jeune femme, la traînant à l'écart dans un local poubelle avant de l'étrangler et de la violer.

Cette scène, terrible, ferme-t-elle une série d'agressions ? Quand les policiers ont arrêté le suspect, son ADN avait été identifié lors d'enquête en avril 2012 dans une ville du Morbihan. Une jeune femme qui connaissait Florian Varin l'accusait de «viol». Cette affaire avait été classée sans suite. L'instruction menée à Toulouse par la juge Martine Dournes a permis la réouverture de ce dossier. Mais aussi la prise en compte de cinq autres enquêtes ouvertes pour «viol».

Consentantes, vraiment ?

Ces agressions se ressemblent. Dans leur brutalité, dans certains gestes ou demandes qui se répètent. Pourtant, pendant l'instruction, Florian Varin qui enregistrait via son téléphone certains échanges verbaux de ces scènes, a nié les actes de viol retenus contre lui. Les expertises réalisées par les psychologues et psychiatres lèvent le voil sur une personnalité peu rassurante, avec une problématique sexuelle non maîtrisée, et qui s'aggraverait en cas de consommation d'alcool ou de stupéfiants. Florian Varin s'étonne. Pour lui, ses accusatrices se sont montrées consentantes lors de leurs rencontres. Il admet a minima avoir «pété les plombs» à Toulouse après une relation sexuelle qui, selon lui, aurait été consentie. Conservera-t-il cette attitude face aux jurés ? Ses avocats, Me Éric Dupond-Moretti, ses collaborateurs Mes Vey et Crevillier, évitent les commentaires et attendent la vérité de l'audience.

Le verdict est prévu vendredi.


Publicité restreinte ?

Comment va se dérouler cette audience ? Débats publics ou à huis clos ? Vendredi, la question n'était pas tranchée chez les parties civiles. En matière de crime sexuel, le huis clos est de droit. La demande d'une seule partie civile est suffisante. Certaines femmes souhaitent la publicité des débats, elles veulent que Florian Varin affronte «la réalité de ses actes», selon la formule d'un avocat de partie civile. La question sera tranchée ce matin par la cour présidée par Dominique Bardou. Un huis clos partiel est également possible – une partie des débats, comme le témoignage d'une des parties civiles, pourrait se dérouler à huis clos.

Défendu par Me Dupond-Moretti et ses collaborateurs, Florian Varin aura face à lui une accusation expérimentée et de qualité avec l'avocat général Pierre Bernard. Les bancs de la partie civile sont également occupés par des avocats réputés avec, notamment, Me Franck Berton du barreau de Lille, ou les Toulousains Mes Isabelle Candelier, Frédérique Pujol-Suquet, Laurent De Caunes, Guy Debuisson et Me Vincent Lagrave du barreau de La Rochelle.

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