RÉSEAUX SOCIAUX - C'est l'histoire de François 1er qui ajoute 10 photos à l'album "Bataille de Marignan", celle de Louis IX qui lance une campagne de crowdfunding pour sa septième croisade, ou encore celle de Guillaume le Conquérant qui se retrouve "tagué" sur la photo "Tapisserie de Bayeux officiel". C'est "L'histoire de France selon Facebook" et c'est - étonnamment - un nouvel ouvrage des sérieuses Presses Universitaires de France.
Publié fin avril, "L'histoire de France selon Facebook" retrace l'histoire de notre pays, de la préhistoire à nos jours, en imaginant à quoi aurait pu ressembler les publications Facebook de nos personnages historiques.
Ce procédé des parodies de posts Facebook n'est pas vraiment nouveau. Il en existe même déjà dans le domaine historique avec notamment le projet "Facebook 1914" du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux qui imaginait le quotidien d'un poilu raconté sur le réseau social. Mais trouver une publication qui mêle histoire, humour et réseaux sociaux aux éditions PUF mérite d'être souligné, surtout quand le contenu est exhaustif, souvent drôle et très rafraîchissant.
L'auteur de cet ouvrage n'est pas historien mais illustrateur et auteur de bandes dessinées. Il s'agit de Baptiste Thiébaud, auteur de "M. Carré" et "M. Carré²", et raconter toute l'histoire de France sur Facebook lui a demandé un "gros boulot" selon son éditeur.
En 160 pages, Baptiste Thiébaud détourne les faits historiques en utilisant les codes du réseau social. Comme quand, en 1347, les Français ajoutent "Peste noire" à leurs Intérêts. Ou quand Philippe Auguste vous invite à jouer à Platagenêt Crush.
Il se délecte aussi de la pudibonderie de Facebook qui va jusqu'à censurer les œuvres d'art contenant de la nudité, même des classiques comme "L'origine du monde" de Courbet.
Ce livre à destination des étudiants et d'un public jeune s'amuse aussi des anachronismes. Quand on transpose Facebook à la préhistoire on peut tout se permettre ensuite, même Jean-Luc Mélenchon qui "like" un statut de Robespierre datant de 1793 et Charlemagne qui flirte avec les hippies et les hipsters.
Certaines critiques n'ont pas apprécié toutes les plaisanteries, notamment celles sur la Seconde Guerre mondiale (quand Himmler félicite l'Etat français pour l'organisation de l’événement "Rassemblement du Vélodrome d'Hiver" d'un "Je n'aurais pas fait mieux", par exemple). Mais l'humour noir est assumé. "L'idée n'est pas de créer des polémique mais de prêter à sourire et parfois même à rire", a fait savoir l'auteur.
Cette "timeline" plus ou moins sérieuse vous amènera jusqu'au 4 février 2004, date de création de Facebook.