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Réforme de la formation professionnelle : Pénicaud braque les syndicats et le patronat

+ VIDEO - Jugeant l'accord entre les partenaires sociaux insuffisant, la ministre du Travail a promis ce jeudi un « big bang » pour la semaine prochaine. Les partenaires sociaux n'ont pas apprécié ses propos.

Par Alain Ruello

Publié le 22 févr. 2018 à 10:28

De l'inquiétude, de l'exaspération, pour ne pas dire de la colère rentrée. Les partenaires sociaux ont très mal réagi ce jeudi après-midi à leur arrivée au siège du Medef après avoir entendu Muriel Pénicaud rejeter une partie du projet d'accord sur la réforme de la formation professionnelle auquel ils étaient parvenus très tard la nuit précédente.

Pour la ministre du Travail, le compte n'y est qu'à moitié : d'un côté les droits des salariés en sortent renforcés, mais de l'autre la question de la « complexité » du système n'a pas été traitée, a-t-elle jugée. « Pour que cela marche, il ne faut pas simplement créer le droit. Il faut le rendre effectif. Mais pour cela, il faut que ce soit plus simple […] Il y a énormément d'organismes. De modes de gestion différents, d'enveloppes différentes », a-t-elle déclaré sur Cnews, avant de promettre un « big bang » pour mardi prochain.

« Un boomerang »

« Un accord national interprofessionnel ça nous appartient […] Si le gouvernement veut diriger alors il dirigera […] Ce n'est pas forcément la meilleure façon de créer le dialogue social, de respecter les partenaires sociaux dans ses prérogatives », lui a répondu Maxime Dumont de la CFTC.

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Yvan Ricordeau de la CFDT a noté que la ministre du Travail avait salué les renforcements des droits à la formation. Pour souligner ensuite que « simplifier à outrance » peut conduire à l'effet inverse. Le syndicat propose une réunion multilatérale avant toute annonce du gouvernement. Soulignant, lui aussi, les avancées sociales pour les salariés, Michel Beaugas de FO a prévenu Muriel Pénicaud : attention que « son big bang ne lui revienne pas comme un boomerang »« Toucher à la tuyauterie c'est toucher aux droits effectifs des salariés », a-t-il averti.

« Le gouvernement nous méprise »

Les syndicats étaient d'autant plus irrités que la ministre du Travail a dégainé alors que l'accord n'était pas finalisé, une ultime relecture ayant été programmée ce jeudi en début d'après-midi. « Certaines déclarations péremptoires et aussi rapides pourraient être évitées », s'est emporté Maxime Dumont. « Le gouvernement nous méprise », a abondé, encore plus durement, Denis Gravouil pour la CGT.

Muriel Pénicaud s'est aussi mis à dos le patronat. « Nous ne sommes pas dans le temps du big bang qui, hormis pour l'apprentissage, ne figurait pas dans la feuille de route du ministre du Travail », a réagi, calme mais irritée, Florence Poivey pour le Medef, avant de défendre à son tour les avancées du projet d'accord. Primo, il faut bien une instance pour déployer la politique de formation et gérer les fonds des entreprises, a-t-elle rappelé, et secundo, mieux vaut que ce soit les partenaires sociaux plutôt que l'Etat qui n'a pas fait les preuves de ses compétences de « gestionnaire ».

Vidéo : Le big bang de la formation professionnelle aura-t-il lieu ?

Alain Ruello

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