Aujourd’hui beaucoup de patients craignent cette première rencontre avec le psychologue/psychiatre obligatoire avant d’envisager une chirurgie bariatrique. Il est important de démystifier cet entretien qui n’aura de sens que si le patient l’investit de manière sincère en gardant à l’esprit que cette rencontre doit permettre de dégager des questionnements et soutenir une réflexion plutôt que d’avoir une simple autorisation d’opérer ou non.
Nous devons alors patient et thérapeute faire équipe afin d’entendre ce qui se dit en deçà de cette demande de chirurgie. Prendre le temps de raconter l’histoire de leur poids afin de comprendre ce qui engendre de la souffrance et fait symptôme. Par ailleurs, cet entretien permettra de soutenir leur demande, d’orienter le patient si le désir est là d’entreprendre une démarche psychothérapeutique ; enfin prévenir aussi une éventuelle prise de poids dont on connait l’importance aujourd’hui du facteur psychique. La grande majorité de ces patients se sentent en échec et honteux ce qui les tient à l’écart des structures de soin. Ils reviendront plus facilement si un lien de confiance s’est établit en amont.
Le(a) psychologue qui reçoit le patient pour cette évaluation se doit d’être neutre vis-à-vis du choix d’intervention, du choix du chirurgien, et dans une position de neutralité bienveillante. Aucun psychologue ne jugera mais accompagnera le patient dans l’historicisation de sa prise de poids. Cette démarche doit être prise dans une temporalité suffisante permettant d’en saisir tous les enjeux à long terme.