EDUCATIONRhône: Une école alternative pour les enfants «différents»

Rhône: Une école alternative pour les enfants «différents»

EDUCATIONEtinç'ailes, ouverte depuis le mois de février à Rillieux, s'adresse aux élèves précoces, hyperactifs ou qui souffrent d'un trouble important de la concentration...
Rillieux-la-Pape, le 23 mars 2015
L'école etinc'ailes a ouvert ses portes le 23 février. Elle s'adresse à des enfants sourdoués ou victimes de troubles du comportement, qui ne trouvent pas leur place dans le système scolaire ordinaire.
Rillieux-la-Pape, le 23 mars 2015 L'école etinc'ailes a ouvert ses portes le 23 février. Elle s'adresse à des enfants sourdoués ou victimes de troubles du comportement, qui ne trouvent pas leur place dans le système scolaire ordinaire.
Caroline Girardon

Caroline Girardon

Ici, on commence la journée par des jeux de société avant d'attaquer les matières académiques comme les maths ou le français. Le rituel est immuablement le même depuis quelques semaines. Le jeu en premier. «C'est une façon d'alterner la concentration et les moments de relâchement», indique Chloé Coffy.

Enseignante pendant quinze ans, puis formatrice, elle a décidé de tout plaquer pour fonder sa propre école, Etinç'ailes. Une école alternative à pédagogie personnalisée, qui a ouvert ses portes à Crépieux (Rillieux-la-Pape) le 23 février.

Quatre enfants, âgés de 4 ans et demi à 9 ans, sont inscrits pour l'instant. L'école, qui prévoit quatre classes de 18 élèves dans les prochains mois, est dédiée aux enfants précoces mais aussi aux hyperactifs, à ceux qui sont atteints de dyslexie, à ceux qui ont d'importants troubles de l'attention et qui n'ont jamais pu s'épanouir dans le système scolaire classique.

C'est le cas de Luqman, âgé de 9 ans. «Mon ancienne école m'a mis dehors», explique le petit garçon, un brin agité. Trop polisson? «Peut-être, secoue-t-il la tête en souriant. Là, au moins, je peux aller courir et jouer». Car l'école permet aux enfants d'aller se défouler quelques minutes dans la salle de danse annexe, avant de regagner son petit pupitre.

Le droit à l'erreur

«Je préfère être ici qu'à l'ITEP (Institut Thérapeutique, Educatif et Pédagogique). Et puis, je n'ai plus besoin d'avoir une auxiliaire de vie, qui vient en classe avec moi», poursuit le petit bonhomme. «Je n'arrêtais de penser que je n'étais pas un enfant comme les autres car j'étais le seul à venir accompagné». Depuis quinze jours, Luqman arrive avec le sourire aux lèvres en classe. «On a le droit de se tromper, raconte-t-il. Avant, j'avais peur.»

Le droit à l'erreur, c'est l'une des règles primordiales de l'école Etinç'ailes. «Il est également formellement interdit de se moquer des autres, insiste Chloé Coffy. Le système scolaire actuel est normatif. Dès qu'un enfant en sort, il se sent anormal. A force d'être dévalorisé, il va se bloquer et se mettre en échec en attendant que ça passe tout seul. La priorité est de les aider à retrouver confiance afin de se remettre à apprendre». Pour ensuite être prêt à intégrer le collège dans une classe normale».

Progresser à son rythme

Mais avant d'en arriver là, chaque enfant progressera à son rythme. Dans cette école hors contrat avec l'Etat, mais qui dépend néanmoins de l'inspection académique, on ne respecte pas les programmes scolaires à l'année. Les devoirs notés n'existent pas. Les ateliers de relaxation, de méthodologie ou de matière artistique alternent avec les exercices de mathématique ou de lecture.

L'enfant peut revêtir un casque sur les oreilles ou se cacher dans une tente afin de mieux se concentrer. «L'essentiel est d'avoir acquis le socle commun exigé avant le passage au collège», conclut Chloé Coffy.

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