Premier musée d’aéronautique en Corée du Sud, le musée national de l’aviation ouvre ses portes le 5 Juillet 2020, jour de commémoration du centenaire de l’académie d’aviation du gouvernement provisoire coréen en 1920. L’occasion, pour nous, de revenir sur l’histoire de l’aviation en Corée.
Un musée d’aéronautique innovant
Amorcé en 2013, le projet de musée d’aéronautique suit des processus parallèles de construction, de conception des expositions, de sélection des pièces et de dons et mécénat. Le chantier de construction démarre le 14 Septembre 2017 pour s’achever en Décembre 2919.
Situé dans le quartier Gangseo-gu de Séoul, près de l’aéroport international de Gimpo, le musée national de l’aviation (국립항공박물관) est pensé sous la forme d’une déambulation historique. Les visiteurs traversent l’histoire de l’aviation coréenne en commençant par le rez-de-chaussé consacré aux premières heures de l’aviation dans la péninsule. Puis au deuxième étage, ils découvrent le secteur de l’industrie aéronautique via des maquettes et des projections. Enfin, le troisième étage se consacre au futur de l’aviation.
Plusieurs animations ludiques sont proposées comme, par exemple, de guider des avions depuis une tour de contrôle, de simuler un vol dans des avions de chasse, ou encore d’effectuer un vol en parapente via la réalité virtuelle. Des formations de vol sont aussi proposées. Pièce maîtresse du musée, une aile est consacrée au premier aviateur coréen, An Chang Nam (1900-1930).
Bien que la date d’inauguration soit le 5 juillet, le musée fermera au public immédiatement après son ouverture jusqu’à ce que les circonstances sanitaires soient plus propices. Et en attendant de pouvoir s’envoler vers les visites guidées, on vous laisse découvrir les premières images du musée.
L’aéronautique coréen
L’histoire de l’aviation coréenne commence sous la colonisation japonaise et est intrinsèquement liée à l’histoire politique et militaire de la péninsule. Les premiers aviateurs tels que An Chang Nam et Park Kyung Won sont formés au Japon à une époque où le pays investit dans les technologies militaires pour affermir sa place internationale. D’autres pilotes, comme l’aviatrice Kwon Ki Ok se forment en Chine.
Nombres de pilotes sont formés pendant la colonisation pour servir sous les étendards des armées impériales japonaises (armée nipo-coréenne 朝鮮軍, 17e corps armée japonaise 第 17方面軍, armée Kwantung 関東軍). Certains participent aux mouvements indépendantistes. A la veille de la guerre civile coréenne apparaissent de part et d’autres l’Air Force de la République de Corée (대한민국 공군) en 1949 et l’Air Force et Anti Air Force de l’armée du peuple coréen (조선인민군 항공 및 반항공군) en 1945.
C’est donc sous le vent de la guerre que l’aviation coréenne se développe. L’aviation civile décolle à son tour avec la création de Air Koryo (고려항공) en 1955 et Korean Air (주식회사 대한항공) en 1962. L’aérien devient un secteur stratégique pour la Corée du Sud dont les frontières terrestres sont fermées et qui développe alors les transports maritimes et aériens. L’essor de l’aviation de complaisance suit le développement économique et de plus en plus de sud coréens prennent l’avion pour voyager. Cependant, pour les raisons historiques et politiques que nous connaissons, les deux États mettent toujours un accent important sur l’aviation militaire.
Sources : Korea.net | Musée National d’Aviation | Yonhap
Article rédigé par Casado Hélène.