Mon volontariat international m’a dépouillée de mes certitudes

Marie E., étudiante à Sciences-Po, est partie au Cambodge en service civique puis en volontariat de service international. Alors sensibilisée au manque d’eau, elle travaille désormais dans ce secteur.

Hélène Seingier

A chaque fois que j’ai décidé de partir en volontariat, cela sortait un peu du parcours classique. Je suis partie en service civique au Cambodge durant mon double master à Sciences Po et HEC, pour participer au développement commercial d’une entreprise sociale. A mon retour, en cherchant des stages, j’ai senti des réticences chez certains employeurs. Cela m’a confirmé que je n’avais pas envie de cocher les bonnes cases, mais bien de faire des choix libres, quitte à être en rupture avec ce qui semblait attendu… Puis de nouveau, après mon diplôme, je n’ai pas cherché un emploi tout de suite, puisque je suis partie en VSI (volontariat de service international) dans une école d’une province déshéritée du Cambodge.

Le volontariat m’a sensibilisée à la question du sens du travail. Cela a compté quand j’ai été recrutée : l’employeur était à l’écoute de ce qui me plaisait, on a notamment parlé de mes volontariats. Aujourd’hui, je travaille comme chargée de mission sur les matériaux dans le secteur des énergies renouvelables et de l’eau, cela me passionne. La question de l’eau, on la touche au quotidien dans les pays en développement. A la saison sèche, certaines personnes sont obligées de boire l’eau de la mare !

Au-delà du travail en tant que tel, ce sont surtout les expériences humaines vécues, notamment avec les plus pauvres, qui font la richesse d’une mission de volontariat. Et le fait d’être dans une culture différente joue comme un catalyseur. Je recommande le volontariat à ceux qui ont le désir de se mettre au service des autres et de se dépouiller un peu de leurs sécurité et certitudes.

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