Alors que la SNCF vient d’annoncer son plan d’installer le wifi gratuit dans tous les trains à la fin de l’année 2016, c’est toute une stratégie de smart mobilité qu’elle souhaite mettre en place. « Donner au train des idées d’avance » ce slogan de la Société Nationale des Chemins de Fer français n’a jamais eu autant de sens. Et c’est notamment grâce à la smart mobilité…

La Smart Mobilité

Les français ont une tradition de la mobilité. Résidant en banlieues, ils sont nombreux depuis des générations à travailler dans les centres villes. Mais aujourd’hui, il faut se déplacer autrement, de manière plus intelligente. Nous sommes entrés dans l’ère de la smart mobilité.Formation Création et développement d'une activité de formation

La smart mobilité c’est associer deux lieux : un physique (la gare) et un virtuel (le smartphone).  L’objectif étant de mieux prévoir les flux de déplacement pour améliorer le service proposé aux voyageurs.

Le concept de smart mobilité a une contrainte technique, l’accès à l’internet (très) haut débit. Pour répondre à cela, la SNCF promet un wifi gratuit dans plus de 140 gares et dans les trains d’ici la fin de l’année 2016.

Beaucoup d’usagers le demandent dans le TGV mais après avoir investi plus de vingt millions d’euros dans le wifi du TGV Est-Europe, la SNCF s’est rendu compte qu’une telle opération n’est pas du tout rentable. Les voyageurs ne sont pas prêts à payer de surplus pour ce service et le niveau déjà bon marché des billets de train (en comparaison avec le service ferroviaire en Espagne et en Allemagne) ne permet pas d’intégrer un surcoût.

La SNCF se dirige donc plutôt vers une solution de NFC* qui semble plus facile à implémenter et qui a un coût bien moindre.

*(Near Field Communication) est une technologie d’échanges de données à une distance de quelques centimètres. Le NFC permet la communication sans fil entre un mobile et un ordinateur ou encore un appareil photo et un PDA pour, par exemple, permettre le téléchargement de fichiers.

« Le smartphone doit devenir le pass de la vie quotidienne pour une mobilité personnalisée ». Cette phrase de Patrick Ropert, directeur de la communication de la SNCF, est symptomatique de la vision de l’entreprise sur le futur.

La SNCF a lancé plusieurs initiatives pour stimuler la créativité des startups et pousser à l’innovation. Ainsi un hackaton, événement durant lequel plusieurs développeurs travaillent de manière collaborative sur une application, a permis  de voir naître l’application Tranquilien.

Tranquilien permet à chacun, en fonction de ses contraintes et de son niveau de flexibilité horaire, de choisir le train et/ou la voiture la plus confortable en termes d’affluence. Les voyageurs peuvent y consulter le taux de remplissage des trains par voiture heure par heure, ligne par ligne et contribuer à la régulation du trafic en évaluant eux-mêmes le confort global de leurs déplacements.

Pour construire son application Tranquilien, La SNCF s’est associée à Snips qui implémente des outils à New York.

La SNCF est partenaire depuis 2011 de l’accélérateur Le Camping dans une optique de développement d’applicatifs permettant d’exploiter la data.

(Issue du Camping et soutenu par la SNCF, la startup d’encryption Doctrackr a été rachetée la semaine dernière 10M$ en cash.)

La data peut, par exemple, permettre de réduire la luminosité de la gare en fonction des flux. L’open data est trendy mais elle a une vraie utilité selon Patrick Ropert.  Avec l’opendata le groupe est en train de bâtir une stratégie de transparence plus forte. Sachant que l’utilisation du smartphone permet de consolider la connaissance du client, l’Open et la Big data sont des systèmes à multi enjeux.

La menace Google

Le premier concurrent de la SNCF n’est pas un acteur ferroviaire, ni même un acteur de la mobilité. C’est un acteur omnipotent de l’internet : Google.  Pourquoi Google qui a priori n’a pas le même cœur de métier que la SNCF, et qui a été vu par beaucoup comme un allié générateur de business nouveau, peut-il s’avérer être un concurrent très menaçant ? Car il est le premier contact avec le client dans la chaîne de valeur. Il sait mieux que quiconque ce que désire le client et ce dont il a réellement besoin.

C’est après des phases de séduction, qui permettent aux acteurs de la mobilité de développer fortement leurs ventes, que Google met en place sa stratégie de dépendance et augmente ainsi ses marges en utilisant, selon certains, des méthodes qui s’apparentent à du rackette en bon et dû forme. Google fait passer les acteurs historiques du voyage pour des sous-traitants.

Le risque c’est la desintermédiation comme dans l’hôtellerie. L ’enjeu du présent et du futur de la SNCF, s’il ne veut subir le même sort, est donc de garder, ou plutôt de retrouver le contact consommateur sans se faire désintermédier.

Tout ceci nous rappelle que la vie de la mobilité est une jungle capitaliste dans laquelle il faut être innovant, agile et performant si l’on souhaite conserver sa place de leader.