Les régions de France où l'emploi est le plus menacé par la deuxième vague

FOCUS DATA. Après la chute vertigineuse de l'activité industrielle française - aéronautique et automobile en première ligne - qui a caractérisé le premier confinement, la seconde vague et le nouvel arrêt d'une partie de l'économie frappent davantage de secteurs sur le front de l'emploi. La Tribune a compilé des données sur les destructions de postes et les menaces de suppressions, fournies par l'observatoire Trendeo, depuis le 1er septembre. L'Ile-de-France reste la région la plus touchée. Aussi, le deuxième confinement ébranle des entreprises plus petites, pointe le cabinet.
(Crédits : La Tribune)

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Alors que l'emploi a retrouvé des couleurs cet été, avec une hausse de 1,8% du nombre de créations d'emplois au troisième trimestre, le deuxième confinement stoppe net ce regain d'optimisme. En place depuis le 29 octobre pour lutter contre la deuxième vague de l'épidémie, il entraînerait en effet un recul de l'activité de -12% au mois de novembre, selon une enquête de la Banque de France en novembre. Toutefois, le choc est - pour l'instant - moins violent qu'au premier confinement : la perte de PIB atteignait alors -31% sur le seul mois d'avril. Après déjà près de 650.000 emplois détruits au premier semestre selon l'Insee, quel est l'impact de cette deuxième vague sur l'emploi ? Certaines régions résistent-elles mieux à la seconde vague qu'à la première ? Après un premier bilan le 21 septembre, La Tribune fait le point dans un second baromètre.

Premier constat, l'Ile-de-France - qui pèse à elle seule près d'un quart (23%) des emplois en France, selon les données de la Direccte de 2018 - reste sans surprise la région la plus touchée, selon les données du cabinet Trendeo qui a recensé une liste non exhaustive d'emplois supprimés ou menacés de suppression depuis début septembre.

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En Ile-de-France, parmi les destructions les plus marquantes, celles de deux grands groupes de restauration collective (Sodexo et Elior) qui prévoient en cumulé de supprimer près de 4.000 emplois, soit près de la moitié des 8.967 postes, supprimés ou menacés, recensés par Trendeo entre le 1er septembre et le 6 novembre dans la région. L'Ile-de-France représente ainsi plus d'un tiers des destructions ou menaces de destructions (35%) d'emplois recensés pendant cette période. Néanmoins, depuis septembre, l'écart se réduit entre l'Ile-de-France et certaines régions.

L'impact dans la région francilienne est en effet "seulement" deux fois plus important qu'en Occitanie alors que l'Ile-de-France avait recensé trois fois plus d'emplois supprimés ou menacés de suppression entre mars et septembre, selon les données Trendeo. La région de la ville rose, très dépendante de l'aéronautique, continue de subir les dommages collatéraux de la situation cataclysmique du secteur. L'Occitanie, avec plus de 3.700 emplois menacés ou supprimés entre le 1er septembre et le 6 novembre, représente ainsi 15% des 25.293 emplois détruits ou menacés recensés par Trendeo sur ce début de seconde vague. Les sociétés d'ingénierie et de conseil en technologie, qui travaillent avec l'aéronautique (voir notre carte régionale ici) et dont les commandes sont en chute libre, doivent se séparer d'une partie de leur effectif. Akka Technologies envisage par exemple de supprimer 1.150 postes sur son site toulousain, selon une information recensée le 3 novembre par Trendeo.

Lire aussi : Aéronautique : "Nous ne voyons pas la fin de cette crise" (Paolo del Noce, CEO France d'Akka)

Plus de secteurs impactés

Toutefois, contrairement à la première vague où la chute de l'aéronautique était à l'origine d'une majorité de plans sociaux, la seconde vague touche, elle, des secteurs bien plus variés.

«La deuxième vague touche des entreprises plus petites et aussi bien plus de types d'activités, au-delà de ceux qui ont été immédiatement impactés. Certaines régions industrielles qui dépendent de l'automobile, comme la Franche-comté ou la Bretagne souffrent moins qu'à la première vague», précise David Cousquer, le fondateur de Trendeo à La Tribune.

Déjà très affectés par la première vague, les Hauts-de-France prennent la troisième place des régions les plus touchées depuis septembre à cause notamment de la fermeture de l'usine de pneus Bridgestone et la suppression de 863 emplois.

La Nouvelle-Aquitaine quant à elle ne fait pas face à de grands plans de licenciement aussi importants mais à des réductions d'effectifs qui se multiplient et qui, additionnés, représentent près de 1.700 emplois supprimés ou menacés, depuis le 1er septembre, selon l'observatoire Trendeo. Dans les Landes par exemple, la société de 66 salariés Finsa France, spécialisée dans la fabrication de panneaux à partir de fibres de pin maritime, a annoncé en septembre qu'elle pourrait cesser son activité. Au même moment, la société Sud Ouest Etalages à Brive, spécialisée dans la fabrication de mobilier professionnel, a annoncé 46 suppressions de postes.

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Malgré ce contexte morose, certaines régions, comme les Pays de la Loire, arrivent un peu mieux à relever la tête. Avec 976 emplois supprimés ou menacés de suppression - entre septembre et début novembre - la situation est en effet moins catastrophique que dans les autres régions. La Bretagne, la Normandie, le Grand Est et la région PACA restent également en bas du classement avec un nombre d'emplois menacés ou supprimés bien plus faible que dans le reste de l'Hexagone.

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Commentaire 1
à écrit le 18/11/2020 à 21:02
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l'ile de france et ses 10 millions d'habitants est plus touchee que la creuse c'est sur

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