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Davos s'inquiète pour la mondialisation

Le 48 e Forum économique mondial commence ce mardi 22 janvier, avec 3.200 participants. Son organisateur Klaus Schwab espère « moraliser la mondialisation » pour la préserver.

Le forum de Davos ouvre ses portes le 20 janvier.
Le forum de Davos ouvre ses portes le 20 janvier. (AFP)

Par Jean-Marc Vittori

Publié le 22 janv. 2019 à 06:30Mis à jour le 22 janv. 2019 à 17:12

Dites 333. 333, c'est le nombre de ministres inscrits au Forum économique mondial de Davos qui ouvre ses portes ce mardi 22 janvier pour quatre jours. De mémoire de Klaus Schwab, l'austère professeur de management qui organise ce sommet depuis maintenant quarante-huit ans dans la station sans grâce des Grisons helvétiques, il n'y en a jamais eu autant. De même qu'il n'y aura jamais eu autant de participants : 3.200. Il faudra bien ça pour « concevoir une nouvelle architecture mondiale à l'âge de la quatrième révolution industrielle », thème de l'édition 2019.

Bolsonaro et Merkel

La moitié des participants sont des femmes et des hommes d'entreprise. Viennent aussi des universitaires de renom (le plus souvent anglo-saxons), des « leaders spirituels » comme on aime dire au Forum, une nuée de journalistes et soixante chefs d'Etat et de gouvernement. Avec cependant trois défections pour cause d'actualité trop chargée au pays : l'Américain Donald Trump (il avait déjà failli ne pas venir l'an dernier pour cause de « shutdown »), la Britannique Theresa May (Brexit compliqué) et le Français Emmanuel Macron (« gilets jaunes » et grand débat). Mais le nouveau président brésilien, Jair Bolsonaro, y fera son premier déplacement international. Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, et le vice-président chinois, Wang Qishan, font leurs dix heures d'avion pour venir. La chancelière allemande, Angela Merkel, parlera une fois de plus, en voisine et habituée.

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Le Forum est de plus en plus ramassé : il tiendra cette année en trois jours et demi, contre deux semaines à ses débuts. Il commence par une session à 7 heures du matin où l'on cherche à « réimaginer le travail à l'âge de l'intelligence artificielle » et s'achève sur « le coût de l'inégalité » - une sorte de résumé des espoirs et des angoisses des participants. « Il faut une moralisation de la mondialisation », a expliqué à la télévision suisse RTS Klaus Schwab, qui voudrait « des patrons plus modestes » (en français dans le texte). On parlera bien sûr réchauffement climatique, cybersécurité, progrès technologiques, géopolitique et craquements financiers, comme chaque année. Mais le fil rouge 2019 est sans doute l'inquiétude sur la mondialisation, qui a été à la fois formidablement efficace et redoutablement dissolvante.

Référendum local

Des voix françaises pourraient se faire entendre sur ce sujet. Mais aucun universitaire ne vient de l'Hexagone, hormis deux professeurs de l'Insead. Une quarantaine de dirigeants d'entreprise tricolore font le déplacement, dont Patrick Pouyanné (Total), Frédéric Oudéa (Société Générale), Jean-Pascal Tricoire (Schneider Electric), Isabelle Kocher (Engie), Mathieu Pigasse (Lazard), Christophe Catoir (Adecco) et Thomas Buberl (Axa). En revanche, Carlos Ghosn, une icône du Forum qui avait participé l'an dernier à une session titrée « Vers un meilleur capitalisme », sera évidemment absent. Quatre ministres se glisseront parmi leurs centaines de collègues : Bruno Le Maire, Muriel Pénicaud, Agnès Pannier-Runacher et Brune Poirson. Peut-être trouveront-ils une minute pour étudier le référendum local, dont la Suisse est une sorte de paradis. En septembre dernier, les citoyens de Davos ont été consultés sur l'augmentation de 10 % des frais de sécurité payés par la commune pour contribuer à la protection du Forum. Ils ont voté oui.

Jean-Marc Vittori   

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