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Formation professionnelle : « On ne peut se passer d’une véritable planification »

Présenté comme révolutionnaire par le gouvernement, le projet de loi « Pénicaud 2 » paraît très inadapté au vu des bouleversements que va entraîner l’informatisation du travail, juge la sociologue Dominique Méda dans cette chronique.

Publié le 11 mai 2018 à 10h14, modifié le 11 mai 2018 à 10h14 Temps de Lecture 3 min.

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Entreprises. Le projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », présenté le 27 avril en conseil des ministres par Muriel Pénicaud, comprend une série de mesures censées organiser le « big bang » de la formation professionnelle, parmi lesquelles la possibilité de s’inscrire et payer directement une formation sans passer par un intermédiaire, via une application numérique.

Le rapport Villani, remis un mois plus tôt, faisait le point sur les études qui, depuis le début de la décennie 2000, mesurent l’ampleur des mutations engendrées par le déploiement de l’intelligence artificielle sur l’emploi. Le fameux article de deux chercheurs d’Oxford en 2013 – qui annonçait de gigantesques destructions d’emploi aux Etats-Unis (« The Future of Employment : How Susceptible are Jobs to Computerisation ? », par Carl Benedikt Frey et Michael A. Osborne, lien vers PDF en anglais) – a certes été l’objet de nombreuses critiques, et les évaluations postérieures ont annoncé des pertes d’emploi moins nombreuses (entre 9 % et 10 %). Reste que 50 % des emplois devraient néanmoins, selon ces études, subir des transformations.

La plupart de ces analyses prospectives se terminent par un vibrant appel au développement massif de la seule réponse envisagée : la formation, initiale et continue. Le rapport Villani n’y échappe pas, qui recommande une révision des compétences dispensées au cours de la scolarité et de la vie active.

Modifier profondément nos modes de production

Mais la coexistence dans le débat public de ces deux productions – le rapport Villani et le projet de loi – suscite des questions. On peut d’abord se demander si et comment les organismes officiels qui produisent des prospectives des métiers et des qualifications intègrent dans leurs projections les effets attendus de la révolution technologique et d’une reconversion écologique qui apparaît chaque jour plus urgente et nécessaire.

une grande partie des métiers « utiles », c’est-à-dire ceux qui répondent aux besoins écologiques et sociaux, est déjà parfaitement connue

Ensuite, ces études posent plus généralement la question de l’orientation : vers quels emplois orienter jeunes et actifs ? Qui doit organiser ce processus et comment ? Or, il est clair que des préoccupations tant vitales que stratégiques doivent guider les politiques publiques : l’engagement dans la reconversion écologique va conduire à diminuer drastiquement voire à interrompre l’activité de certains secteurs, à modifier profondément nos modes de production, à rebâtir de fond en comble notre système énergétique, à engager des programmes massifs dans des domaines précis, comme la rénovation thermique des bâtiments ou le recyclage.

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