Auto - Le Rallye de France va retourner en Corse Le clap de fin

L’information n’est pas tombée officiellement. Mais tout porte à croire que le Rallye de France va quitter l’Alsace pour rallier la Corse, son berceau originel, après cinq belles éditions dans la région.
Sébastien Keller - 17 déc. 2014 à 05:00 | mis à jour le 17 déc. 2014 à 09:01 - Temps de lecture :
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Les larmes de Sébastien Loeb, un dimanche d’octobre 2010, chez lui, à Haguenau, resteront comme une des images fortes du Rallye de France en Alsace.  Photo archives DNA – Franck Kobi
Les larmes de Sébastien Loeb, un dimanche d’octobre 2010, chez lui, à Haguenau, resteront comme une des images fortes du Rallye de France en Alsace. Photo archives DNA – Franck Kobi

Souvent, la parole instinctive d’un nonuple champion du monde vaut plus qu’un long communiqué, savamment pensé dans les officines par des professionnels du mot juste. « Si le rallye repart en Corse, il faut savoir l’accepter, dit ainsi Sébastien Loeb. En Alsace, on a le mérite de l’avoir fait. »

Le pilote Citroën n’en dira pas plus. De toute façon, il ne prend plus part à la vie active du championnat du monde des rallyes, depuis son virage vers les circuits.

Il n’empêche. Si l’épreuve a migré vers l’Alsace à l’automne 2010, après un an de déshérence alors que la Fédération française du sport automobile (FFSA) avait tourné le dos à la Corse, c’est grâce – ou à cause, pour les allergiques au rallye – de la star Loeb. Malgré le scepticisme ambiant, Jacky Jung avait initié le mouvement (lire ci-dessous).

Sébastien Loeb : « On a le mérite de l’avoir fait »

Dominique Serieys, l’homme de la FFSA, avait pris le relais au soir d’une première édition marquée au sceau d’une ferveur populaire jamais égalée.

Mais pour organiser une épreuve de dimension mondiale, il faut de l’argent. Fédérées par la Région et son président – Adrien Zeller à l’origine, Philippe Richert ensuite –, les collectivités avaient suivi le mouvement comme un seul homme, peu importe l’appartenance politique et les réticences dans leurs rangs.

Au nombre de neuf cette année, à l’orée de la cinquième édition – la première sans Sébastien Loeb –, les partenaires publics ont fini par se rétracter ou diminuer la voilure, arguant de contraintes budgétaires jusque-là tues.

Après le désistement des deux départements, le conseil régional et Strasbourg ont fait savoir que leur contribution serait moindre. Le coup de grâce a peut-être été porté par le retrait de Mulhouse, la cité de l’automobile qui avait été envisagée comme solution de repli par la FFSA.

En Alsace, la contribution publique s’est tarie et les partenaires privés ne se pressent visiblement pas au portillon. L’Île de Beauté, qui a accueilli de 1973 à 2008 la manche française du Championnat du monde des rallyes, attend patiemment son heure.

Le Tour de Corse, anciennement appelé “rallye des 10 000 virages”, continue d’exister à travers une manche en championnat d’Europe (ERC).

Là-bas, l’assemblée territoriale proposera certainement moins que la somme de 1,5 million d’euros mise sur la table par les collectivités alsaciennes jusqu’à l’an dernier. Mais elle donnera toujours plus que les prévisions revues à la baisse pour 2015.

Comme le dit Sébastien Loeb, l’Alsace a « le mérite de l’avoir fait ».