Le gouvernement veut remettre la fessée sur le tapis

La secrétaire d'Etat à la famille veut promouvoir "une éducation sans violence", quelques mois après le rejet de l'amendement "anti-fessée" de la loi famille.

Par Le Nouvel Obs
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La secrétaire d'Etat chargée de la famille, Laurence Rossignol, appelle à "une prise de conscience collective" de la société française concernant les punitions corporelles envers les enfants, a appris Europe 1 mardi 18 novembre au cours d'un entretien.

Se défendant de vouloir porter atteinte à la liberté éducative des parents, la secrétaire d'Etat dit souhaiter amener le pays à "une éducation sans violence", toujours selon la radio, quelques mois après le rejet de l'amendement "anti-fessée" de la loi famille.

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"Quand on voit un homme battre sa femme, tout le monde intervient ; si on voit deux adultes qui se battent, on va essayer de les séparer ; si on voit quelqu'un qui martyrise un animal, on va intervenir et, en fin de compte, les seuls êtres vivants que l'on peut frapper sans justifier que l'on puisse intervenir, ce sont les enfants. Il y a probablement quelque chose à travailler collectivement", affirme Laurence Rossignol.

"Une dérogation pour l'exception éducative" 

Affirmant croire d'abord "à la réflexion", la secrétaire d'Etat chargée de la famille estime : "les lois viennent bien après". "Le Code civil prévoit déjà que les violences interpersonnelles sont proscrites. Il y a une dérogation pour l'exception éducative. Il faut simplement faire disparaître cette exception éducative des habitudes et des certitudes des parents", a argumenté Laurence Rossignol.

La question de l'interdiction de la fessée aux enfants, suggérée par les députés écologistes, avait été repoussée en mai dernier à un texte ultérieur.

"Les titulaires de l'autorité parentale ne peuvent user de châtiments corporels ou de violences physiques à l'égard de l'enfant", prévoyait cet amendement, qui rappelait dans son exposé des motifs que le Conseil de l'Europe notamment recommandait l'abolition des châtiments corporels et que 18 pays européens les ont interdits.

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