Les entreprises face à leurs vieux systèmes informatiques

Interface périmée, sécurité vacillante : les logiciels anciens peuvent être de véritables terreurs. CA Technologies nous explique comment s'en sortir.

Par (à Las Vegas)

Un informaticien dans un data-center. Photo d'illustration.
Un informaticien dans un data-center. Photo d'illustration. © Creative Commons by-sa 2.0 via Flickr

Temps de lecture : 3 min

On nous le répète tous les jours depuis l'invention de l'informatique : le monde change plus vite que jamais. Les entreprises doivent vivre avec leur temps, et c'est un défi de chaque instant. Mais l'obstacle le plus important n'est pas forcément où on l'attend. "Pour faire des choses nouvelles, les systèmes existants doivent parfois être totalement reconstruits", nous explique Mike Gregoire, P-DG du géant mondial du service informatique aux entreprises, CA Technologies*, que nous avons rencontré à Las Vegas à l'occasion du salon mondial CA World. Pour lui, le "challenge of legacies" (le défi du préexistant) est l'un des plus gros problèmes rencontrés par les entreprises aujourd'hui, où les besoins évoluent rapidement, alors que les employés réclament des interfaces plus intuitives.

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Les vieux logiciels déjà déployés pèsent sur la capacité de l'entreprise à s'adapter, mais ce n'est pas le seul enjeu. L'âge des infrastructures devient rapidement un problème de sécurité : "Les systèmes informatiques hérités sont le plus grave problème de sécurité aujourd'hui", nous confie Jim Reno, qui dirige la branche sécurité de CA Technologies. L'un des pires exemples est, selon lui, le système de paiement aux États-Unis. Alors que toutes les cartes bancaires ou presque sont dotées de puces électroniques, ce sont aujourd'hui encore les bandes magnétiques, moins fiables, qui sont presque systématiquement utilisées dans les magasins. "Le gouvernement est en train de réagir, mais les États-Unis restent très en retard", regrette-t-il.

Créer un commando pour le cloud ?

"La réalité est que les entreprises ont des systèmes d'information qui datent des origines", nous explique Éric Gallas, directeur général de CA Technologies en France. "Face à cela, il y a deux stratégies possibles", poursuit-il. "La première consiste à faire tenir l'ancien système autant que possible, pour le remplacer au fur et à mesure par de nouvelles applications. Dans ce cas, il faut réadapter l'ensemble des équipes existantes aux nouvelles technologies, et tout reste sous le contrôle d'une seule direction informatique", précise-t-il.

"La seconde option, que je vois souvent, consiste à créer une nouvelle direction informatique dédiée à la mise en place du cloud [l'informatique dématérialisée, NDLR], en laissant l'ancienne direction informatique telle qu'elle est, avec le rythme d'évolution dont elle a besoin", nous explique encore Éric Gallas. "Cela crée une concurrence, certes, mais ce sont des choix d'entreprises, qui peuvent permettre de ne plus être freiné par l'héritage informatique", estime-t-il. "Les entreprises veulent avancer vite sur ces nouvelles technologies, et il n'y a pas de bonne ou de mauvaise solution. Une grande banque française est plutôt dans la première option, et cela ne les empêche pas de créer une banque numérique, alors qu'un grand assureur français est plutôt dans la seconde option", nous confie-t-il.

L'ancien peut rester fonctionnel

Toutefois, ces systèmes hérités ne sont pas que mauvais. "L'avantage des vieux systèmes, c'est qu'ils fonctionnent bien et que les gens savent comment les utiliser", reconnaît Mike Gregoire. "Si vous devez suivre de nombreuses régulations par exemple, vous êtes content d'avoir un logiciel qui fonctionne et qui est en règle. Et parfois, vous n'avez pas le choix, car vous n'avez simplement pas l'argent nécessaire pour reconstruire votre infrastructure ! Ou alors vous ne voulez pas dilapider l'argent prévu pour la recherche et le développement", ajoute-t-il. "Alors, certes, vous ne pouvez pas transformer un vieux système en logiciel moderne d'un coup de baguette magique, mais vous pouvez au moins l'optimiser en attendant", conclut-il.

* CA Technologies, anciennement Computer Associates, est l'un des géants mondiaux des services informatiques aux entreprises, aux côtés d'IBM ou encore HP. Établi à New-York (et non dans la Silicon Valley), il compte parmi ses clients Coca-Cola, Orange, Heineken, Verizon, Nike, T-Mobile, Cisco ou encore Deloitte.

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Commentaires (19)

  • Solestella

    J'ai eu l'occasion d'utiliser SAP, c'est vrai que c'est pratique, je ne connais Oracle que de nom... Mais perdre la main sur ses informations et donner les clés de son entreprise à des "strangers", cela m'a toujours semblé risqué. Les Français ne sont donc pas les seuls à ne pas se protéger de l'espionnage industriel et à être d'une naïveté époustouflante...
    L'appât du gain fera toujours faire des bêtises aux dépensiers qui jettent l'argent par les fenêtres et n'en ont plus pour investir intelligemment...
    Je suis de la "vieille école", je connais les grands principes de base de l'informatique, les grandes tendances, ce qui me permet de me faire une idée du fonctionnement des nouveautés et il me semblait bien que côté sécurité, le cloud, c'est le pompon !
    Mais il ne faut pas plaindre les entreprises : contrairement à l'Etat, elles ont toujours embauché du personnel sous qualifié, vive le Fordisme. Résultat, il ne peut s'adapter au moindre changement... Si elles avaient investi dans les services info maison, leur personnel serait formé et leurs ingénieurs seraient capables de leur créer des applis maison...
    Je me demande d'ailleurs pourquoi la SNCF, la police et l'Armée ont acheté des logiciels déficients qui font perdre leur temps à leurs employés (l'actuel logiciel de la SNCF est mieux que Socrate mais bloque souvent lors des achats sur le net) alors que les impôts ont un logiciel efficace. Les impôts auraient-ils en leur sein des ingénieurs informatiques capables de créer des progiciels ou de rédiger un cahier des charges pour sous-traiter et pas les autres ? C'est pareil pour l'UE qui a depuis longtemps un super site : europa. Eu, mais eux ont les moyens et ont sûrement des informaticiens "maison" qui gèrent tout ça.

  • Chris of Paris

    Rappelons que l'un des plus risques de ces "vieux systèmes" et l'absence de support de leurs éditeurs / fournisseurs.

    L'enjeu est certes, de mettre à niveau le "legacy" mais il faudrait se demander si les "vendeurs" n'abusent pas du levier "obsolescence programmée"... Ce point n'étant pas uniquement valable pour l'informatique d'ailleurs.

  • rlb

    Le cloud sécurisé... Ah ah ah