Grande conférence Darwin : « L’innovation, c’est la désobéissance qui réussit ».


RB
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/11/2014 PAR Romain Béteille

Alain Juppé ne s’est pas fait huer partout cet après-midi… Le tout nouveau pacte de cohésion sociale et territoriale était un peu la star de fond de cette journée du Grand Débat Darwin, organisé sur la rive droite de Bordeaux. A partir de décembre, il doit être mise en oeuvre quartier par quartier en fonction de leurs priorités, et un appel à projets devrait suivre en janvier prochain. C’est ainsi qu’Alain Juppé, maire de Bordeaux, accompagné de l’écrivain et cinéaste français Alexandre Jardin, de Geneviève Ferone, spécialiste de la responsabilité des entreprises, de l’investissement responsable et du développement durable, et de Jean-Paul Delevoye, actuel président du Conseil économique, social et environnemental et ancien médiateur de la République entre 2004 et 2011 a débattu.  Le débat, qui s’imposait comme l’un des rendez-vous phare de la journée, portait sur le « modèle social à l’épreuve des mutations« . 

Le maire de Bordeaux est notamment revenu sur les responsabilités de la ville par rapport à ce nouveau pacte et à ses engagements. « Notre ville est diverse, cette différence est une richesse qu’il faut respecter. Ce pacte n’est pas officiel, c’est une série d’orientations sur 5 secteurs clés que sont l’emploi, élément essentiel de la cohésion sociale, l’aménagement de la ville et le renouvellement urbain, la culture, la santé et la lutte contre les discriminations. Nous souhaiterions qu’à partir de ce pacte, un vrai débat s’instaure dans les conseils de quartier et les commissions permanentes », a-t-il ainsi déclaré en préambule dans un skate park réaménagé en salle de débat auquel était convié un large public.  

« Faire bouger les choses »Car l’ambition de cette journée, c’était bien la volonté de montrer les « faiseux, ceux qui agissent », selon Alexandre Jardin. « Darwin, ce n’est pas un think thank, c’est un lieu où l’on passe à l’acte, notamment via le mouvement des « zèbres » ou encore certains élus qui changent la mutuelle de leurs habitants en profondeur. 2,5 millions de français n’ont pas de compte en banque. avec un dispositif comme « Compte Nickel« , ils peuvent pour 20 euros par an ouvir leur compte bancaire dans un bureau de tabac et maîtriser leurs frais bancaires. Les solutions ne naîtront pas dans les cabinets ministériels mais chez les « faiseux ». Arrêtez de regarder le JT de 20 heures pendant 15 jours, toutes les folies françaises doivent devenir positive, et ces modèles sont en train de se répandre partout en France. Arrêtons de croire que ça viendra d’en haut et prenons nous en main », a-t-il notamment souligné, contredit par une remarque malicieuse d’Alain Juppé, précisant « il y a au moins une chose que l’Etat pourrait faire : c’est moins emmerder le monde et l’engagement des gens sur le terrain… ». Le message est clair.

La « folie positive », c’était également le souhait de Geneviève Férone : « on est confrontés à des enjeux, un nouveau mode de civilisation énergétique. Le numérique va lui aussi jouer un grand rôle. Il y a quelque chose derrière cette « crise », c’est à nous de le construire. Malheureusement on est dans une économie paresseuse, une économie de la rente qu’il faut abandonner ». « Alain Juppé est l’exemple de ces élus territoriaux qui crééent des forces territoriales qui peuvent remplacer le pouvoir de l’Etat. Le futur social, ce n’est pas l’acceptation du présent mais sa contestation. Le système politique et administratif français refuse de se remettre en cause, or aujourd’hui chaque personne veut participer à l’avenir. L’unité, c’est la diversité et l’innovation, c’est la désobéissance qui réussit« , a répondu Jean-Paul Delevoye devant un public bon spectateur de ses envolées. « La France est un pays curieux, fertile et vivace. On a besoin d’optimisme et d’espérance politique parce qu’en période de crise, notre démocratie peut devenir suicidaire. On arrête pas de s’imposer des débats politique sans se poser les bonnes questions, alors forcément, on aura pas les bonnes réponses », termine-t-il. 

Un futur concret ?Selon Alexandre Jardin, les futurs projets des zèbres devraient prochainement se développer dans les communes rurales, et c’est aussi un projet que les différents acteurs du tissu associatif souhaitent développer à Bordeaux. Un projet parmi tant d’autres, peut être bientôt les acteurs de l’action tant désirée par ce pacte social et territorial. « On ne vit pas au paradis à Bordeaux, beaucoup de personnes sont à la peine, mais la France est un pays d’entrepreneurs. Elle n’est pas « foutue » comme certains le disent, et elle va repartir », termine de déclamer Alain Juppé. La conférence s’est terminée sur ces mots, mais gageons que le débat, lui, ne fait que commencer…

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles