Le premier ministre François Fillon avait demandé, samedi, que le concept de garde à vue, et notamment ses conditions, soient "repensés", estimant qu'il ne fallait pas que les policiers la considère comme "un élément de routine". Deux syndicats de police ont répondu à M. Fillon, dimanche 22 novembre, affirmant, par exemple, que "la politique du chiffre" défendue par le gouvernement était à l'origine de l'explosion des gardes à vue.
"Si M. Fillon veut 'repenser la garde à vue', il doit également repenser la politique du chiffre dans la police", a résumé Nicolas Comte, secrétaire général de l'Union SGP Unité Police, premier syndicat des gardiens de la paix, ajoutant que son syndicat ne pouvait "que souscrire à cette belle déclaration de principe démocratique".
"C'est le gouvernement qui impose le nombre de gardes à vue comme un indicateur essentiel de l'activité des services", a affirmé M. Comte, regrettant que le premier ministre sous-entende que les policiers sont "responsables de cette situation, en les transformant une fois encore en boucs émissaires".
Le syndicat Alliance parle quant à lui "d'un faux problème sur un vieux débat". "Nous ne sommes pas contre l'intervention de l'avocat durant la garde à vue", a-t-il ajouté, "mais, en vertu de notre système judiciaire, il ne faut pas lui laisser consulter le dossier par exemple". "L'avocat ne doit pas intervenir dans le dossier. Il y aurait un mélange des genres et nous protégerions alors le droit des délinquants", a-t-il soutenu.
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